Édition du 12 novembre 2024

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Canada

Le ministre d'immigration Sean Fraser a assisté à une assemblée des personnes sans-papiers qui réclame l’arrêt des déportations pendant l'élaboration du programme de régularisation

Près de cent leaders sans-papiers de partout au pays ont risqué une déportation, la perte de leur emploi et une séparation de leurs familles afin de rencontrer le ministre fédéral de l’immigration Sean Fraser et la porte-parole du NPD en matière d’immigration, Jenny Kwan, aujourd’hui à Ottawa.

Le ministre Fraser a participé à l’assemblée publique cet avant-midi et s’est fait demander de s’engager à défendre un programme simple qui peut se réaliser en une seule étape pour accorder un statut permanent, tout en offrant un permis de travail durant la période de traitement. On lui a également demandé de s’engager à transformer le système d’immigration pour assurer un statut de résident permanent à tous. Les migrants rassemblés attendent du ministre qu’il donne suite à nos revendications.

visionner la conférence de presse <https://fb.watch/gOj0BGPJt8/>

Les groupes migrant-e-s et sans-papiers ont aussi réclamé un arrêt immédiat des déportations tandis qu’un programme de régularisation est sur le point d’être finalisé. Le premier ministre Trudeau a promis la régularisation (la résidence permanente pour les personnes sans-papiers) et un statut de résident-e permanent-e pour les travailleurs et travailleuses migrant-e-s et les étudiant-e-s dans sa lettre de mandat du 16 décembre 2021. Aucun changement n’a été fait à ce jour, tandis que les déportations, les abus au travail, le refus de services et l’exploitation des personnes sans papiers et des migrant-e-s ont continué. La promesse du premier ministre Trudeau arrive après des décennies d’organisation par les personnes migrantes, et à la suite de la campagne pour un Statut pour tous et toutes lancée par le Réseau pour les droits des personnes migrantes en juin 2020.

Citations

« Sans des papiers, nous sommes balancé-e-s par le vent et nous ne pouvons pas nous accrocher à quoi que ce soit. Nos familles dépendent de nous, mais peu de gens veulent nous embaucher et il est difficile de survivre. Nous ne pouvons pas construire une meilleure vie pour nous et nos familles lorsque tout nous a été pris. Nous méritons l’équité et l’égalité, qui sont seulement possibles avec un statut de résident-e permanent-e. Finissons-en avec les statuts temporaires ou l’absence de statut, statut pour tous et toutes maintenant. »

 Jess est une membre de l’Alliance des travailleurs et travailleuses migrant-e-s pour le changement, la mère de deux enfants et une ancienne travailleuse agricole. Elle est devenue sans-papiers après avoir fui des conditions abusives sur une ferme de fraises en Nouvelle-Écosse. Pour cinq saisons, elle a travaillé avec le Programme des travailleurs agricoles saisonniers et elle est actuellement sans emploi à Toronto.

«  La régularisation du statut d’immigration va permettre aux gens de vivre en liberté, ce qui est un droit fondamental et universel. La régularisation va aussi contribuer à l’économie canadienne, en permettant aux personnes migrantes de travailler dans la dignité et avec de meilleures conditions de travail. »

 Mamadou Konaté est un membre du Centre des travailleurs et travailleuses immigrant-e-s de Québec qui vit à Montréal. Il est arrivé au Canada en 2016 de la Côte d’Ivoire, en fuyant la guerre civile, et il est devenu sans statut après le rejet de sa demande d’asile.

«  Ma fille est née à Calgary. Il est difficile d’élever un enfant et d’être sans-papiers. Être sans-papiers, c’est être privé-e de notre dignité. Nous sommes des travailleurs et des travailleuses, nous sommes des personnes, nous méritons d’être ici. »

 Licel est venue au Canada comme travailleuse étrangère temporaire

« Sans résidence permanente, nous sommes séparé-e-s de nos familles, maltraité-e-s au travail, et notre santé mentale est détruite. Je fais face à une déportation et l’ASFC m’a retiré mon passeport, alors j’ai conduit pendant plus de quinze heures pour venir ici de Thunder Bay, mais je ne suis pas seule. Nous sommes tous et toutes uni-e-s, et puissant-e-s. Nous sommes sans-papiers, mais nous ne sommes pas apeuré-e-s. Nous savons ce qui est correct et juste, nous avons besoin d’un statut de résident-e permanent-e pour tous et toutes maintenant, sans exclusion. »

 Abu Hena Mostofa Kamal est un membre de l’Alliance des travailleurs et travailleuses migrant-e-s pour le changement et un ancien étudiant international de l’Université Lakehead qui est devenu sans-papiers lorsqu’il n’a pas pu renouveler son permis d’études à cause des frais de scolarité dispendieux. Il est venu au Canada en 2018 et il travaille actuellement dans un restaurant à Thunder Bay.

« Chaque journée a été un enfer pour moi sans statut d’immigration. Chaque fois que je sors de chez moi et que je vais travailler, j’ai peur que la police m’attrape et me déporte. Je ne peux pas dormir la nuit parce que je pense à mon statut et à ce qui va arriver si je ne peux pas soutenir ma famille. Nous devons être braves et fort-e-s, et c’est pour cela que des leaders sans-papiers de partout au pays sont venu-e-s aujourd’hui et ont dit au gouvernement qu’il doit tenir sa promesse, nous avons besoin d’un statut pour tous et toutes, sans exception et sans quota. »

 Rose Celeste est une travailleuse sans-papiers en soins originaire des Philippines qui vit à Toronto. Elle est venue au Canada comme aide familiale résidente en 2009 et elle a perdu son statut en 2013, malgré qu’elle remplissait tous les critères pour la résidence permanente à l’époque. Ayant perdu son statut, elle ne peut pas déposer une demande pour la RP.

«  Nous sommes ici pour nous battre pour une cause profondément humanitaire qui ne devrait pas avoir de limites, de seuils ou de critères d’exclusion basés sur le travail, l’éducation ou la famille. »

 Amadou Tidiane Diallo est un réfugié refusé de la Guinée qui vit au Canada depuis avril 2017. Il est un militant pour les droits des personnes migrantes sans-papiers et des réfugié-e-s avec Guinéens Unis pour le Statut (GUPS), le Centre des travailleurs et travailleuses immigrant-e-s (CTI) et Solidarité sans frontières (SSF).

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