« Soyons honnêtes, le gouvernement libéral a un comportement trop erratique dans la crise actuelle pour lutter seul contre la corruption. Québec solidaire ne croit pas le premier ministre Philippe Couillard capable de mettre en œuvre seul, de façon claire et conséquente, les recommandations de la commission Charbonneau et de faire la lumière sur la culture de collusion qui persiste dans les institutions publiques. Sa façon de répondre au bris de confiance de la population envers la classe politique est désastreuse. Voilà pourquoi nous proposons la mise sur pied d’une commission parlementaire spéciale transpartisane en vertu de l’article 178 du règlement de cette chambre.
Cette commission serait chargée d’assurer qu’une lutte conséquente contre la corruption et la collusion soit menée au moyen, en particulier, de la mise en œuvre adéquate des recommandations de la Commission d’enquête sur l’octroi et la gestion des contrats publics dans l’industrie de la construction (CEIC). La majorité des 60 recommandations de la commission Charbonneau semblent être tombées dans l’oubli. Il n’y a aucune garantie qu’elles soient appliquées, il n’y a aucun suivi qui est assuré par une tierce partie : c’est inadmissible compte tenu des derniers événements », explique Mme David.
C’est ce qu’a proposé Françoise David dans une motion sans préavis soumise au vote des autres partis. La motion stipulait que la commission serait composée de façon paritaire par des représentants des quatre partis politiques présents à l’Assemblée nationale et que ceux-ci s’entendraient pour choisir leur présidence. « Personne ne sera surpris : le gouvernement a bloqué la motion ! Étant donné la tourmente dans laquelle s’est enlisé le Parti libéral, j’aurais souhaité voir le premier ministre prendre la voie de la collaboration, un peu comme l’Assemblée nationale l’a fait il y a quelques années avec la commission Mourir dans la dignité », déplore Mme David.
Voici la motion qui a été rejetée par le gouvernement de Philippe Couillard :
« Que l’Assemblée nationale mette sur pied une commission parlementaire spéciale transpartisane, en vertu de l’article 178 du règlement de cette chambre, dans l’objectif d’assurer une lutte conséquente contre la corruption et la collusion, au moyen, en particulier, de la mise en œuvre adéquate des recommandations de la Commission d’enquête sur l’octroi et la gestion des contrats publics dans l’industrie de la construction (CEIC) ;
Que cette commission transpartisane soit composée de façon paritaire par des représentants des quatre partis politiques présents à l’Assemblée nationale et que ceux-ci s’entendent pour choisir leur présidence ;
Que cette commission dépose à l’Assemblée nationale chaque trimestre un rapport d’étape soulignant l’état de la mise en œuvre des recommandations de la CEIC et propose au besoin des recommandations additionnelles. »