« Les ministères des Ressources naturelles et de l’Environnement sont déjà à bout de souffle, manquent d’expertise, et n’ont plus assez de personnel pour faire le suivi et la surveillance des projets sur le territoire. Les incidents environnementaux se multiplient, les risques pour la santé et la sécurité augmentent, le contrôle des redevances est insuffisant, et tout cela risque de nous coûter très cher à moyen terme » affirme Ugo Lapointe, porte-parole de la coalition Québec meilleure mine.
Les budgets des ministères des Ressources naturelles et de l’Environnement ne cessent de diminuer, alors que les activités minières ont plus que triplé depuis dix ans au Québec. « La surveillance et l’application des normes demeurent l’une des grandes lacunes de la réforme du secteur minier au Québec, avec des déversements miniers à répétition ces dernières années, 1,2 milliard de dette en restauration des sites miniers abandonnés, et des centaines d’infractions environnementales sans aucune réelle pénalité pour les compagnies fautives » affirme Anne-Marie Saint-Cerny de la Société pour vaincre la pollution.
Rappelons que le Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ), qui regroupe les techniciens des ministères de l’Environnement et des Ressources naturelles, avait déjà lancé un cri d’alarme à l’automne 2013 concernant le manque de personnel et l’effritement de l’expertise dans l’encadrement des mines au Québec.
Ce manque d’encadrement et de surveillance coûte très cher aux Québécois. Plutôt que de sabrer aveuglément dans la fonction publique, le gouvernement Couillard devrait plutôt évaluer la possibilité d’augmenter les ressources de certains ministères pour éviter, au final, de plus grands coûts pour l’État. « Il faut revoir l’actuel système « d’auto-surveillance » des minières et renforcer, de toute urgence, la capacité des ministères responsables par l’embauche de personnel de surveillance et de toute autre expertise nécessaire. Le développement responsable du Nord et des ressources en dépend » de conclure M. Lapointe.