Édition du 12 novembre 2024

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Environnement

Le Parti vert révèle que 100 millions $ de fonds publics sont déjà engagés pour les pétroliers d’Enbridge

Le Dr Andrew Weaver, député provincial d’Oak Bay-Gordon Head et leader adjoint du Parti vert de la Colombie-Britannique, ainsi qu’Elizabeth May, députée fédérale de la circonscription de Saanich-Gulf Islands et chef du Parti vert du Canada, ont tenu une conférence de presse commune pour faire le point sur des informations exclusives révélées par le Parti vert.

« Les documents obtenus d’Environnement Canada et du ministère des Pêches et des Océans (MPO) révèlent qu’au moment où des fonds publics sont retirés par le gouvernement fédéral pour la recherche fondamentale, l’argent des contribuables est dépensé pour faire le travail que l’entreprise Enbridge devrait faire elle-même », a déclaré Andrew Weaver.

Au cours des deux prochaines années, le gouvernement fédéral poursuivra ce qu’il appelle un « projet de mesures complémentaires » de 100 $ millions et plus pour faire la recherche et modéliser la voie navigable complexe de la région de Kitimat et du Détroit d’Hécate. Il s’agit ici essentiellement d’une subvention du gouvernement fédéral au projet Northern Gateway, dont les promoteurs sont incapables de répondre aux exigences de base en ce qui a trait à la sécurité et aux normes environnementales. En fait, des documents du ministère des Pêches et des Océans établissent que : « Les modèles de comportement particuliers aux déversements de bitume dilué n’existent pas, et les modèles commerciaux existants pour le pétrole classique ne permettent pas d’établir des modifications à paramètres spécifiques. »

Du côté du fédéral, contrairement à ce que dit Stephen Harper à propos de la nécessité d’attendre les preuves et les résultats des experts, le gouvernement du Canada est allé de l’avant avec des dépenses de 100 $ millions pour soutenir un projet de recherche qui devrait être effectué par l’industrie. Cette décision survient en même temps que les compressions importantes à la recherche sur les changements climatiques, les contaminants marins, et dans la Région des lacs expérimentaux.

En fait, les documents en question montrent que le gouvernement du Canada a dépensé l’argent des contribuables pour soutenir ce projet, allant même jusqu’à baptiser le travail effectué par le MPO de « Projet Northern Gateway ».
Le Parti vert de la Colombie-Britannique et Andrew Weaver conviennent que le gouvernement de la Colombie-Britannique avait soumis un mémoire très détaillé des préoccupations de la province à la Commission d’examen conjoint du projet Enbridge Northern Gateway de l’Office national de l’énergie (ONÉ). « Nous demandons au gouvernement de la Colombie-Britannique de s’en tenir aux enjeux décrits dans le mémoire présenté à la Commission, a affirmé le Dr Weaver, qui demande à la première ministre Christy Clark de :

Répondre « non » sans hésiter au projet Northern Gateway, et ce « sans délai » ; et

Avec les preuves dévoilées aujourd’hui, le gouvernement de la Colombie-Britannique devrait décréter immédiatement un moratoire sur l’accès des navires transportant des produits pétroliers lourds le long des côtes de la province.

À la Chambre des communes, le premier ministre Stephen Harper a affirmé que le gouvernement fédéral attendait les conclusions de la Commission d’examen conjoint de l’ONÉ. En fait, dans sa réponse à une question d’Elizabeth May, le 6 juin 2013 lors de la période de questions, Stephen Harper affirmait :

« … le projet en question, bien sûr, fait l’objet d’un examen par une commission d’examen. Évidemment, nous croyons à la primauté du droit et au fait de prendre des décisions à propos de ce genre de projets sur la base de données scientifiques et de préoccupations en matière de politique. Le gouvernement attendra avant de prendre une décision jusqu’à ce que nous voyions les résultats et les travaux de la commission. » [nous soulignons]

« La conclusion s’impose, semble-t-il, sur le fait que le premier ministre a induit la Chambre en erreur, a affirmé Mme May. Si le projet était approuvé, les dépenses effectuées pour améliorer les prévisions météorologiques le long du trajet des pétroliers, et pour mieux comprendre la façon dont le bitume dilué se comporte dans une situation de déversement seraient les premières étapes à suivre. Néanmoins, le projet n’est pas encore approuvé, mais des dizaines de millions de dollars sont dépensés comme si le processus n’était qu’une simple formalité sur la façon dont le bitume dilué sera acheminé à bord de pétroliers géants dans une zone marine parmi les plus dangereuses de la planète. »

Le chef par intérim du Parti vert de la Colombie-Britannique, Adam Olsen, ajoute pour sa part : « Les Britanno-Colombiens doivent être conscients que le gouvernement fédéral tient un double discours en affirmant que son gouvernement attend de voir les résultats de la Commission. Le gouvernement provincial a examiné les preuves et a conclu qu’Enbridge n’a pas effectué la recherche de base pour comprendre comment le bitume dilué réagit lorsqu’il y a déversement. Il est révoltant de constater qu’Ottawa se sert de l’argent des contribuables pour aider Enbridge à obtenir l’approbation d’un projet auxquels s’opposent la plupart des Britanno-Colombiens. »

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