Je dois mentionner au départ que je suis contre la construction d’un troisième lien à court terme entre Québec et Lévis. À mon point de vue plusieurs arguments militent en défaveur du projet : celui-ci ne réglera pas les problèmes de congestion, entraînera de l’étalement urbain, augmentera le réseau d’autoroutes déjà très développé dans la région et sera un gouffre sur le plan financier. Toutefois, comme l’indique le dernier sondage, près de 80% de la population est en faveur. J’observe aussi que le gouvernement au pouvoir est très volontaire pour réaliser ce projet. Voyons donc, puisqu’il sera construit, comment optimiser cet ouvrage.
Faisons d’abord un peu d’historique. Le gouvernement a d’abord étudié un tracé de tunnel dit à l’est et passant près de la pointe ouest de l’île d’Orléans puis un nouveau projet reliant les deux centre-villes de Lévis et de Québec. Les deux projets comportaient de grandes difficultés et le tout est actuellement au point mort.
Mentionnons de plus qu’un nouveau pont doit être construit à court terme pour relier l’Île d’Orléans à la rive nord. De même, il serait souhaitable d’améliorer la communication entre Québec et Lévis. Pourquoi alors ne pas construire un pont entre la rive nord et l’Île et un tunnel pour relier l’Île à la rive sud ? Cette hypothèse a peut-être été écartée trop rapidement dans les études préliminaires d’alternatives. Pourquoi ne pas profiter de l’un pour construire l’autre.
Cette approche semble soutenue par plusieurs constatations. D’abord les matériaux extraits de l’excavation d’un éventuel tunnel traversant le chenal sud pourraient servir à la construction d’une jetée du futur pont traversant le chenal nord, ce qui optimiserait considérablement les travaux. En effet, la disposition de quantité considérable de matériel est un des principaux éléments des coûts de ce genre de projet. De plus, la largeur de la traversée entre l’Île et la rive nord est minimum entre l’autoroute Félix Leclerc (point le plus avancé dans le fleuve) et l’extrémité ouest de l’Île. Les matériaux excédentaires provenant du tunnel servant comme jetée pour ce pont, il réduirait considérablement l’envergure de ce dernier. Finalement, la localisation du futur troisième lien à cet endroit est stratégique car elle assure un accès facile et rapide au centre ville de Québec par l’autoroute des Battures et à sa partie nord par l’autoroute Félix Leclerc.
Mentionnons que les gens de l’Île d’Orléans ne subiraient pas de préjudice significatif car le tunnel pourrait s’enfoncer dans le sol dès son arrivée sur l’île afin de prendre de la profondeur pour la traversée du chenal sud.
Sur le plan des coûts, la construction d’un pont pour la traversée du chenal nord et d’un tunnel pour le sud apparaît très avantageuse. D’abord ça élimine la double traversée du chenal nord par un pont et un tunnel. Ensuite ça réduit les coûts de construction du pont à cause de l’optimisation de la gestion des matériaux d’excavation du tunnel. Imaginez un peu la façon dont on procéderait pour se défaire de tout le mort terrain si on construit un tunnel reliant les deux centre-villes.
Donc, s’il faut construire un 3ième lien à court terme, étudions soigneusement l’option à l’est d’un pont pour le chenal nord et un tunnel pour le sud.
Pascal Grenier, ing.
(418) 529-7890
Québec
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