Il est vrai que les transformations induites par l’informatisation et les nouvelles technologies de l’information changent beaucoup de choses. Une grande partie des emplois qui existent aujourd’hui seront affectés, et même, dans certains cas, tout simplement éliminés. Déjà on voit bien que la gestion publique numérisée est mise en place pour rendre l’accès plus difficile au commun des mortels, et collecter des informations personnelles. Une poignée de méga entreprises (Google, Amazon, Facebook, Apple, les « GAFAS ») s’empare de segments entiers de l’économie. Votre nom est peut-être sur une mauvaise liste quelque part. Demain, on vous demandera des comptes…
C’est pas beau …
Cette « « révolution numérique » est parfois comparée aux grands bouleversements qu’ont connus nos sociétés. À la suite de l’invention de l’imprimerie par Gutenberg, le monde a basculé. L’industrialisation du 19ième siècle, suivie de la grande vague de transformation « fordiste » du 20ième siècle, a poussé des millions de paysans et d’artisans vers la misère, tout en créant de nouvelles couches populaires. Celles-ci, ouvriers et employés du secteur public en tête, ont résisté et fini par imposer des concessions pour humaniser le système terrible décrit par Zola, Dickens, Dos Passos et tant d’autres. La bonne nouvelle est que les réorganisations majeures de la société et de l’économie sont toujours accompagnées de résistances, de luttes, de projets.
Aujourd’hui, les mouvements citoyens se sont emparées de l’internet et des médias sociaux pour en faire des outils de luttes et de mobilisations. Des projets coopératifs et écologistes utilisent des techniques maintenant accessibles par la numérisation et l’informatisation. Il y a de réelles possibilités de procéder à des transformations qui permettraient davantage de démocratie, de respect de l’environnement et de partage.
La « révolution numérique » est donc une sorte de visage à deux faces, l’une menaçante et monopolisée par le 1 %, et l’autre potentiellement émancipatrice, au service des 99 %.
Prioriser les besoins du peuple
Cette semaine à Montréal, l’Université populaire poursuit ses travaux (17-19 août) à l’UQAM. Au programme, une analyse critique de la révolution dite « numérique », de ses côtés pervers et de ses dangers, de même que des ouvertures crées pour en changer le sens. Pour en parler, des chercheurs et des profs au cœur de la révolution « numérique », des militant-es des syndicats et des mouvements associatifs.
Cahiersdusocialisme.org
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