Unité - septembre 2014 – journal du Conseil central du Montréal métropolitain–CSN
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Du pain sur la planche...
L’action n’a pas manqué cet été et l’automne promet aussi son lot de luttes. Certaines d’entre elles viseront très certainement le gouvernement fédéral. Parmi les vils faits d’armes du gouvernement Harper, rappelons l’infâme réforme de l’assurance-emploi qui s’attaque aux travailleuses et aux travailleurs saisonniers ou temporaires, l’élimination du registre des armes à feu et le retrait du soutien financier à certains organismes qui ne partagent pas le point de vue des conservateurs. Il faut aussi dénoncer l’assujettissement de l’ensemble des politiques canadiennes aux diktats de l’industrie des sables bitumineux, dont le développement de pipelines à travers le pays, la honteuse position du gouvernement dans le conflit israélo-palestinien et le dernier forfait en date au moment d’écrire ces lignes : la transformation du Prix Thérèse-Casgrain pour le bénévolat en Prix du premier ministre et le remplacement du visage de cette pionnière canadienne du féminisme sur les billets de 50$ par un... brise-glace !
Je pourrais continuer la liste sur plusieurs pages encore. Mais une chose est sûre : il est plus que temps de construire des alliances larges et combatives au niveau pancanadien pour contrer ce vent, que dis-je, ce blizzard de droite qui souffle à Ottawa. Le Forum social des peuples (FSP), qui s’est tenu du 21 au 24 août, s’inscrivait justement dans cette perspective. L’ensemble des mouvements sociaux se sont alliés pour la réalisation du forum et plusieurs militantes et militants du conseil central y ont participé.
Souhaitons que la mise en commun des forces progressistes fasse des petits et permette de développer un meilleur rapport de force pour faire face aux conservateurs de Stephen Harper.
Dénoncer les effets du budget Leitao
Le Québec n’est malheureusement pas en reste. En juin dernier, lors de l’adoption du budget du ministre des Finances, Carlos Leitao, le gouvernement libéral a prétendu que celui-ci n’aurait aucun impact sur les services à la population. Foutaise ! Il est impossible de geler les effectifs dans l’ensemble des services publics tout en limitant les dépenses de programmes en dessous des coûts de système sans affecter l’accès de la population à l’éducation, de même qu’à des soins de santé et de services sociaux de qualité donnés par des personnes consciencieuses et compétentes. Ces mesures pénalisent également les travailleuses et les travailleurs qui perdent leur emploi et aussi celles et ceux qui restent et qui doivent accomplir leurs tâches dans des conditions inhumaines. Nous devons dénoncer haut et
fort les politiques d’austérité et informer la population de leurs effets.
C’est d’ailleurs ce que nous avons fait cet été à quelques reprises. À ce titre, le 24 juillet dernier, la CSN, la CSQ et l’APTS, soit les trois organisations syndicales représentant le personnel du CSSS Laval, ont tenu un point de presse devant l’Hôpital de la Cité-de-la-Santé. Je vous invite à lire l’article en page 7 pour en savoir davantage sur les coupes de 12 M$ imposées par Québec. Ces compressions ne visent pas les cadres et pourraient représenter 300 emplois perdus dans différents services !
Ensemble contre l’austérité
Il faut garder en mémoire que l’ensemble de ces compressions s’ajoute à celles que l’on nous assène depuis plusieurs années et aux hausses de tarifs, comme les tarifs d’hydroélectricité dont nous avons déjà parlé dans l’Unité. Assez, c’est assez ! Ce sont toujours les mêmes qui paient !
Depuis plus de trente ans, la crise du capitalisme sert de prétexte à de nouveaux reculs sociaux. Les politiques d’austérité qu’on nous impose depuis des décennies sous prétexte de relancer l’économie étranglent financièrement les citoyennes et les citoyens. Au Québec, le dogme du déficit zéro est en train de saccager nos acquis sociaux. Et comme l’austérité frappe tout le monde, c’est ensemble que nous devons faire entendre notre voix. Le conseil central en fera une priorité. Mouvement des femmes, mouvement étudiant, mouvement communautaire et, bien sûr, mouvement syndical, ensemble, nous devons construire une solidarité sans précédent pour renverser la vapeur. Nos luttes sont liées les unes aux autres. Nos différences doivent contribuer à les renforcer et non constituer des risques de fractures.
Il en va de notre avenir à toutes et à tous.