De Paris, Omar HADDADOU
Voilà une République qui n’a pas le blues !
Et pour cause, sa Démocratie se décline, se travestit au gré des humeurs de son Président, la pauvreté de certains esprits et la germination opportuniste des courants extrémistes. Ainsi va la France ! Eclopée, nidoreuse, mais résolue à conserver ce fard aux exhalaisons faussement subtiles.
La dissolution de l’Assemblée nationale le 9 juin 2024 - sur la base de l’Article 12 de la Constitution - précipitée par Emmanuel Macron, a rabattu les cartes, offrant au Rassemblement National (RN) une aubaine déroutante de se refaire une santé et revenir à la charge. Le couple Bardella - Marine Le Pen joue les Expectants, guettant l’aboutissement de la décantation de l’échiquier politique et la mécanique des coalitions y afférente.
La nomination de Michel Barnier comme Premier ministre, issu de la Droite (LR), avait provoqué une levée de boucliers au sein de la Gauche qui y voyait un empiétement des Droits fondamentaux, un hold-up de sa victoire aux législatives, d’où les 150 manifestations de ce samedi 7 juin sur tout le territoire national, dont celle place de la Bastille à Paris à l’appel des Syndicats d’organisations de Jeunesses.
Dans la capitale, la Préfecture avançait le chiffre de 26 000 manifestants (es), 160 000 selon La France Insoumise (LFI).
Dans le cortège, les déclarations se veulent tranchantes. Pénélope, militante écologiste, la veste verte écussonnée d’une marguerite jaune, ne cache pas son inquiétude : « Macron se fout de notre gueule. Il va s’allier avec la Droite et réhabiliter le RN. Ça m’fait peur ! Peur pour mon bébé, pour les pauvres étrangers ».
Le cortège dont l’élan est accompagné par des slogans de contestation et d’indignation « Macon démission ! », compte en son sein des familles, une junte féminine importante, des lycéens (es) et étudiants (es) en force, des retraités, des chômeurs et des professionnels de tout âge : « Nous sommes prêts à bloquer le pays ! Il doit se soumettre ou se démettre » s’étrangle un intervenant derrière le micro.
Tout le monde s’accorde à dire que les dissidences et les guerres du leadership avait aussi contribué à la fragilisation de l’union des Partis de gauche qui s’échinent présentement à faire bloc face à un gouvernement complètement atomisé.
Michel Barnier, à la manœuvre des tractations depuis hier, hérite, lui aussi, d’un cadeau empoisonné.
La quête d’un équilibre de sa coalition parlementaire à l’ossature inclusive, s’avère un exercice éminemment périlleux !
Bouillonnant, Mélenchon, le portevoix du Nouveau Front Populaire, s’en prend vertement à Macron et ses affidés : « Où êtes-vous ? Pourquoi n’êtes-vous pas là ? N’avez-vous pas honte ? de laisser un tel coup se faire contre votre dignité (déni de victoire du NFP). Tant qu’il restera un ferment de rébellion, de refus de la capacité de dire non ! Alors la France s’embrasera de la volonté de Liberté, de l’Egalité et de Fraternité ! »
La poursuite des consultations de Michel Barnier pour la formation d’un gouvernement, s’annonce ardue.
Le Premier ministre a pour baptême du feu, de marcher sur une crête estampillée Macronie.
Le cauchemar ne fait que commencer !
O.H
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