En s’appuyant sur un ensemble de tactiques, la gauche radicale est parvenue à pousser le Parti démocrate de FDR (Franklin Delano Roosevelt) vers des prises de position politiques plus à gauche, qui favorisaient la classe ouvrière américaine, ce qui a permis d’obtenir l’appui de cette classe qui souffrait grandement de la crise, et qui aurait pu céder aux avances faites par les organisations d’extrême droite qui soutenaient Mussolini.
Il faut que la gauche contemporaine priorise l’intégration de la classe ouvrière à sa lutte pour renverser le capitalisme, mais la droite voit aussi dans la classe ouvrière une cible pour sa propre révolution. Aujourd’hui, avec la montée de l’extrême droite fascisante aux États-Unis, comme je l’ai dit dans mon blogue #4, la gauche socialiste et la seule force qui peut s’y opposer et la combattre.
Les démocrates et les républicains ne sont pas les remparts contre cette montée du fascisme. Les deux partis défendent les intérêts des capitalistes et ils sont des vassaux de cette classe. La gauche socialiste américaine est alors le seul mouvement qui peut riposter et gagner cette lutte.
Une unité s’observe actuellement aux États-Unis entre les démocrates et les républicains. Ils sont l’envers de la même médaille. Certes, les démocrates ont le beau sourire et les républicains nous montrent un visage rancunier, mais leurs discours, l’un néolibéral et l’autre autoritaire, ne sont que deux approches différentes pour mieux servir leurs maîtres, en l’occurrence la classe capitaliste.
Nous sommes témoins d’un phénomène politique rarement vu aux États-Unis. Une société divisée entre un mouvement embryonnaire, soit la gauche socialiste, avec une coalition de militant-e-s dans les syndicats, de travailleurs et travailleuses et d’étudiant-e-s issu-e-s des nouvelles générations qui mènent ensemble des luttes.
Mais nous sommes aussi témoins d’un mouvement fasciste embryonnaire, mais limité dans son expansion. Ce mouvement dépend des suprémacistes blancs, les vieilles reliques du KKK, les milices, QAnon, les Proud Boys et d’autres petits groupes qui disparaissent aussitôt qu’ils naissent. Leur basin de recrutement est relativement limité. La population blanche diminue par rapport à la mosaïque des nouvelles générations aux États-Unis. Ceci est avantageux pour la gauche socialiste, qui a une approche multiculturelle adaptée aux réalités et aux préoccupations de la mosaïque américaine.
Mais il y a aussi un autre avantage, en l’occurrence les quarante-cinq postes élus par les socialistes et les progressistes, dans des positions gouvernementales qui peuvent avoir un impact sur les politiques locales et élargir le soutien nécessaire afin d’accélérer le développement du mouvement socialiste. Ce sont des changements réformistes certes, mais qui apportent des améliorations dans la vie des gens.
Toutes ces occasions sont ouvertes à la gauche socialiste et renforcent sa capacité stratégique, tandis que l’extrême droite fascisante demeure dans une situation stagnante, qui est seulement amplifiée par un constant mot d’ordre en faveur de la violence. Le fascisme ne reconnaît la loi et l’ordre lorsqu’ils reposent sur la violence ou la menace de violence. Cette stratégie est limitée, et le pouvoir qu’elle permet d’obtenir est, dans les faits, temporaire.
Nous voyons présentement comment le Président Biden parle des deux côtés de la bouche en promettant que tout va bien aller pour les Américains et les Américaines. Mais les belles paroles souriantes de Biden camouflent la réalité du peuple américain. Des millions de travailleurs et de travailleuses ont perdu leur emploi. Biden a lancé un plan d’action de 1,9 trillion de dollars, dont 60 % pour les riches et leurs compagnies et seulement 40 % pour le peuple. Merci au néolibéralisme de Biden.
Entre-temps, le Sénateur Bernie Sanders et la Représentante Alexandria Ocasio-Cortez proposent au Président Biden qu’il mette en place un plan d’action urgent pour combattre les changements climatiques, avec la misère qui est tombée sur le Texas et en Oklahoma. Cet appel à l’état d’urgence contre les changements climatiques découle du « Green New Deal » mis de l’avant par Sanders et Ocasio-Cortez et rejeté durant la campagne présidentielle par Biden. Les deux attendent toujours la réponse de Biden, qui été si fier de décréter l’arrêt de la construction de l’oléoduc pour acheminer le pétrole de l’Alberta vers le Golfe du Mexique.
Cette tactique utilisée par la gauche socialiste américaine permet de démontrer l’hypocrisie de l’administration Biden et de faire de l’éducation populaire sur la question de l’environnement et de l’écologie. La gauche socialiste concilie ainsi la lutte pour des réformes extrêmement nécessaires afin d’améliorer les conditions de vie et le renversement du capitalisme en vue de le remplacer par l’écosocialisme.
Depuis deux semaines, le gouverneur de l’État de New York, Andrew Cuomo, le chéri des progressistes au sein du Parti démocrate, vit des moments difficiles avec des accusations mises de l’avant par la Sénatrice de l’État de New York, Julie Salazar, qui se dit socialiste et qui a accusé Cuomo d’avoir menti et camouflé les vrais chiffres sur les décès dans les « maisons de retraite » (nursing homes) de l’État de New York.
On demande sa destitution pour avoir menti, un geste qui enfreint formellement la constitution de l’État de New York. Cuomo a contre-attaqué comme à son habitude, en prétextant que c’est de la fausse propagande venant d’une socialiste. Trump, Biden et Cuomo, du pareil au même. Une autre preuve que les démocrates et les républicains utilisent les deux côtés de la bouche pour défendre le système et leur image.
Les réformes et la révolution écosocialiste vont de pair, lorsque nous les reconnaissons comme deux tactiques qui font évoluer la lutte de classes. L’avantage de la gauche socialiste américaine est de comprendre les limites de miser seulement sur la violence, à l’instar de l’extrême droite fasciste. La stratégie de la gauche fait avancer la lutte de classes et constitue une attaque contre les défenseurs des capitalistes (démocrates et républicains), qui ne pourront plus exercer leur autorité et voudront se mettre à attaquer et à détruire le mouvement socialiste aux États-Unis.
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