Édition du 19 novembre 2024

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Immigration

La brutale politique de l’Australie envers les réfugiés.es inspire l’extrême droite dans l’Union européenne et au-delà

Tout de suite après son assermentation en janvier 2017, le Président Trump s’est entretenu au téléphone avec le Premier ministre australien, M. Malcolm Turnbull. La transcription de cette conversation à fuité en août (2017). On y comprend toute l’admiration que le Président américain voue à son interlocuteur parce « qu’il est pire que moi » envers les demandeurs.euses de refuge, (dit-il). M. Turnbull a fièrement déclaré : « Si vous essayez de venir en Australie par bateau, même si vous pensez être la meilleure personne au monde, même si vous avez gagné un prix Nobel parce que vous êtes un génie, nous ne vous laisserons pas entrer ici ».

Antony Loewensteini, The Nation, 29 juin 2018
Traduction, Alexandra Cyr

En ces temps de diabolisation des réfugiés.es, l’Australie s’est installée dans le peloton de tête

Au cours de cet appel, le Premier ministre à supplié le nouveau Président d’honorer une entente intervenue l’année précédente entre lui-même et le Président Obama à l’effet que les États-Unis accepteraient de recevoir 1,250 réfugiés.es emprisonnés.es par l’Australie depuis des années sur l’ile de Manus en Papouasie Nouvelle Guinée. En échange, l’Australie accepterait des réfugiés.es d’Amérique centrale.

Le Président Trump ne comprenait pas pourquoi l’Australie ne pourrait recevoir ces réfugiés.es. M. Turnbull lui a expliqué que : « ce n’est pas parce que ces gens sont de mauvaises personnes. C’est parce que, pour arrêter le trafic des contrebandiers.ères, nous devons les priver de leur produit ». D. Trump était content de ce qu’il venait d’entendre : « C’est une bonne idée. Nous devrions en faire autant » a-t-il dit.

Le Premier ministre australien, M. Turnbull, a fièrement expliqué le système complexe que son pays à mis en place il y a plusieurs années. Les réfugiés.es sont emprisonnés.es dans des centres de détention privés loin du territoire australien, dans des iles du Pacifique. Le Président n’a pas été le seul à être impressionné. Plusieurs dirigeants.es des pays occidentaux, non pas seulement exprimé leur admiration envers les draconiennes règles de refuge australiennes mais ont commencé à en mettre de semblables en place dans leurs propres pays pour faire face à la récente arrivée massive de gens fuyant l’Afrique et le Proche Orient.

Le courant dominant de la xénophobie envers les réfugiés.es a été perfectionné par les politiciens.nes autraliens.nes aux cours des 20 dernières années. Il a été accompagné par des campagnes de pseudos experts.es mettant la population en garde contre les groupes sociaux avec peu de pouvoir social. Les réfugiés.es ont été accusés.es d’être sales, suspects.es, paresseux.euses, seulement intéressés.es par les bénéfices de l’État providence, d’être des terroristes potentiels, de refuser de s’assimiler malgré le large succès du pays avec sa politique multiculturelle.

L’Australie ne s’est pas gêné pour offrir ses conseils aux nations européennes qui ont à gérer un grand afflux de réfugiés.es. L’ancien Premier ministre, M. Tony Abbott, a mis les Européens.nes en garde en 2016 alors qu’une « invasion pacifique » arrivait dans leurs pays et que les risques de « perte de contrôle » de leur souveraineté étaient réels, selon lui, à moins que les politiques australiennes ne soient adoptées. Après avoir défendu le concept du refoulement des réfugiés.es arrivant par bateau vers leurs pays d’origine, il insiste : « La protection effective des frontières n’est pas une opération pour les sensibles. Mais c’est absolument nécessaire pour sauver des vies et protéger les nations ». (M. Abbott à refusé mes demandes de commentaires).

L’Australie à accepté environ 190,000 personnes par année ces dernières années, avec son programme permanent d’immigration. Cette année toutefois, le nombre d’immigrants.es acceptés.es sera le plus bas de ces sept dernières années. Mais la politique australienne comporte une sérieuse contradiction : alors qu’elle accepte les réfugiés.es qui arrivent par avion, elle traite ceux et celles qui arrivent par bateau abusivement et avec mépris. Entre 1976 et 2015, plus de 69,600 demandeurs.euses d’asile sont arrivés.es en Australie par bateau. La plupart venait d’Afghanistan, du Sud est asiatique et du Proche Orient.

Contrairement à certains pays européens, comme la Grande Bretagne, l’Espagne et l’Italie où environ 65% des populations s’opposent à l’immigration, un sondage autorisé par l’Australia’s Scanlon Foundation a démontré que la majorité des citoyens.nes y soutiennent les immigrants.es : 80% des répondants.es rejettent l’idée d’une sélection basée sur la race, 74% s’opposent à l’idée de le faire par la religion. Mais, un nombre croissant de personnes s’oppose à l’Islam ou encore montre de la suspicion envers les musulmans.es. L’appel à des baisses importantes du nombre d’immigrants.es à fait entrer l’Australie dans le courant dominant sur cet enjeu. Le dernier sondage du l’Institut Lowy en 2018, à montré que la majorité de la population veut une baisse des entrées d’immigrants.es. Beaucoup de ceux et celles qui soutiennent ce point de vue le font parce que c’est une politique qui coûterait trop cher et que la priorité devrait être donnée à l’amélioration des infrastructures et à l’environnement. Mais un pays aussi riche peut faire les deux.

L’internationalisation de la position australienne en matière de refuge à malheureusement coïncidé avec la montée de l’extrême droite populiste européenne. L’Europe a récemment fait face à des millions de requérants.es du statut de réfugié sur ses côtes. Beaucoup veulent arrêter ce phénomène et renvoyer ces gens d’où ils viennent. Cette vision est partagée par certains des partis politiques d’extrême droite sur le continent. L’Italie, avec son nouveau gouvernement de droite, à déjà refusé l’accès à ses ports à des bateaux de réfugiés.es. En 2016, certains politiciens de droite danois ont tenté sans succès, d’aller visiter Nauru (dans le Pacifique) pour voir comment les réfugiés.es étaient hébergés.es. Les attitudes punitives ne sont plus marginales, il n’est donc pas surprenant que ces gens veuillent voir comment l’Australie agit. Si ce pays démocratique peut emprisonner des réfugiés.es pendant des années, sans grandes sanctions internationales, pourquoi les États européens, qui reçoivent bien plus de requérants.es du statut de réfugié, ne pourraient-ils pas en faire autant ? En effet, à part les rapports acerbes de l’ONU sur son programme d’immigration, l’Australie n’a pas été dérangée.

En Europe, en parlant avec les partisans.es de cette politique australienne, j’ai constamment entendu cet argument. Jens Baur, président du Parti National démocratique néo nazi de la région de Saxe en Allemagne, à déclaré à The Nation qu’il félicitait l’Australie pour son « succès » contre les réfugiés.es parce que son programme est effectivement décourageant (pour les candidats.es à l’immigration). M. Baur soutient que l’Europe utilise : « les navires de ses flottes nationales comme « remorqueurs taxis » pour amener les réfugiés.es des côtes nord-africaines jusqu’en Europe ». Il veut que l’Europe suive l’exemple de l’Australie et de la Hongrie contre les réfugiés.es.

Un autre politicien européen, beaucoup plus influent, M. Kenneth Kristensen Berth, de l’ultra nationaliste Parti du peuple danois, premier parti d’opposition du pays, à constamment gagné en popularité en copiant la dure position australienne. Il dit aimer « l’efficacité » du système australien et il n’a aucune sympathie pour les réfugiés.es internés.es dans les iles du Pacifique : « C’est leur seul choix. Les autorités australiennes les ont avertis.es qu’il ne leur serait jamais possible de dire que ce pays serait le leur après une tentative d’entrée illégale. Aussi longtemps que les gardiens.nes de ces centres ne les molestent pas, je ne vois pas que l’Australie » soit fautive ». (De fait, un nombre incalculable de réfugiés.es ont été molestés.es).

Un des architectes majeurs du Breixit, M. Nigel Farage, du parti d’extrême droite UKIP, glorifie ce qu’un autre membre de ce parti à appelé l’approche « innovatrice » de l’Australie face aux demandeurs.euses de refuge et veut que l’Union européenne en fasse autant. (Il a refusé mes multiples demandes d’entrevue).

L’idéologie qui sous tend l’appui de l’extrême droite européenne (à la politique migratoire australienne), doit être entendue comme un savant mélange de racisme, d’une sorte de national socialisme et d’isolationnisme. Sasha Polakow-Suransky, auteur de Go Back to Where You Came From : The Backlash Against Immigration and the Fate of Western Democracy, explique, que beaucoup de ces leaders d’extrême droite : « défendent la citoyenneté basée sur le sang et la naissance. Leur objectif n’est pas de démanteler l’État providence néo libéral, mais bien que ses bénéfices ne soient accessibles qu’aux personnes qui appartiennent au pays, de naissance. C’est un discours populiste qui a eut un très grand impact pour attirer les ex-communistes et les sociaux démocrates dans leurs rangs. Ces politiciens.nes cherchent des moyens pour protéger leur filet de sécurité social et éviter de le partager avec des personnes nouvellement arrivées ». Ils pensent qu’avec cette vision des choses, le fait que le généreux filet social australien ne soit disponible qu’à ses citoyens.nes, devrait être appliqué en Europe, et pas pour ceux et celles qui : « nouvellement arrivés.es, sont perçues.es comme avides de mettre la main sur les bénéfices et qui se colleraient comme des sangsues à leur État providence ».

Les méthodes australiennes sont impitoyablement efficaces. Au début des années 1990, des vagues de réfugiés.es ont tenté d’atteindre le territoire par bateau. Des centaines ont été physiquement et psychologiquement traumatisés.es après avoir été enfermés.es. Une personne à même été tuée en détention par les gardes (de l’installation). Une enquête a déterminé que les autorités avec manqué à leur devoir de protection. On leur refuse les soins médicaux nécessaires et parfois on les retourne dans des pays dangereux comme l’Afghanistan et le Sri Lanka. L’Australie transgresse continuellement un élément fondamental de la loi internationale, le non refoulement ; le concept veut que les réfugiés.es ne soient pas renvoyés.es dans des endroits où ils et elles y seraient en danger..

La politique australienne envers les réfugiés.es à été condamnée par les Nations Unies, Human Rights Watch et Amnesty International, par beaucoup de témoins directs, par des militants.es et des journalistes. J’ai moi-même visité beaucoup des installations les plus extrêmes comme sur Christmas Island dans l’océan indien et j’ai entendu les histoires d’horreur des requérants.es du statut de réfugié et des gardes. Les gouvernements successifs d’Australie ont payé 10 millions de dollars en compensation à beaucoup de ces réfugiés.es mais la politique est encore appliquée avec un fort appui public. En ces temps de diabolisation, l’Australie se situe dans le peloton de tête.

Ces politiques ont été développées avant les attaques du 11 septembre ; elles ont plus circulé au lendemain de ce terrible jour. Après un tel trauma, il était plus facile e qualifier de terroristes et d’extrémistes islamistes, les gens qui arrivaient par bateau. Pratiquement, il y a eut un appui presque unanime de la part des deux Partis américains (Démocrate et Républicain) pour cette position depuis ce moment.

Les campagnes australiennes contre les demandeurs.euses de refuge visent une population blanche effrayée mais elles portent plus loin. Selon le recensement de 2016 presque la moitié des citoyens.nes sont nés.es dans le pays que ce soit de première ou 2ième génération parmi lesquels.les on trouve beaucoup de conservateurs.trices ont peu de sympathie pour ceux et celles qui sont arrivés.es récemment par bateau. James Button, journaliste pour le magazine australien The Monthly y écrit : « La plupart des Australiens.nes incluant les immigrants.es acceptent ce marché brutal : vous devez être invités.es, il y a une bonne façon et une mauvaise façon (pour être accepté dans le pays) ». Il semble que la « mauvaise façon » ne mérite aucune sympathie. Il y a très peu de journalistes qui ne soient pas blancs dans les médias dominants. Cela ne favorise pas (l’information sur ce sujet) et les perspectives d’augmentation de non Anglo résidents.es en grand nombre n’attirent pas l’attention méritée.

Les militants.es australiens.nes qui s’opposent à ces politiques y ont passé des années. Il y a eut des tentatives pour référer le pays à la Cour de justice internationale pour ses abus envers les régugiés.es détenus.es. Une avocate de Human Rights Watch, Madeline Gleeson, qui est aussi professeure assistante à l’École de droit de l’Université New South Wales à Sydney, m’a rapporté que leurs : « arguments étaient assez persuasifs pour démontrer que certains. es officiers.ères pourraient être criminellement responsables ». Mais il y a des obstacles majeurs devant une telle cour, à commencer par la convaincre d’entendre une cause à propos d’abus commis par une démocratie occidentale.

On ne peut plus nier que la politique australienne envers les réfugiés.es inspire maintenant les directives les plus draconiennes sur le droit d’asile en Europe et au-delà. Comment une nation avec une réputation internationale si positive a-t-elle pu devenir la tête de pont mondiale du mauvais sort infligé aux réquérants.es du statut de réfugié ?

Durant presque toute son existence, l’Australie à été une colonie de peuplement avec une politique officielle de préférence pour les immigrants.es d’origine britannique. Cela à commencé à changer durant les années 1950. À la fin des années 1970, elle à reçu des dizaines de milliers de réfugiés.es fuyant le chaos du sud est asiatique après la guerre du Vietnam. Mais, au début des années 1990, le gouvernement travailliste a adopté une mesure de détention obligatoire pour les demandeurs.euses d’asile qui venaient principalement du Cambodge. Les survivants.es du régime des Khmers rouges étaient pourtant en petit nombre. Mais au début des années 2000, en partie à cause de la « guerre à la terreur », il a sérieusement augmenté. Le Premier ministre de l’époque était le conservateur, John Howard. Un ancien Premier ministre, M. Paul Keating, à récemment déclaré : « Honnêtement, le cabinet de ce moment-là ne voyait pas de grand enjeu de droits humains ». Il craignait une avalanche de requérants.es du statut de réfugié venant des zones en conflit de ces pays perturbés dans la région, incluant la Chine. Ce fut le début d’un processus qui allait devenir incroyablement dur.

L’étendue du réseau des institutions de détention est difficile à saisir. Avec une population d’environ 25 millions d’habitants, et une étendue géographique à peine plus petite que celle des États-Unis, l’Australie à de la place pour beaucoup plus de réfugiés.es et elle à besoin de ces travailleurs.euses qualifiés.es. Mais ce pays à longtemps eut peur des étrangers.ères. Il se peut que cela soit lié au fait que du temps de la colonisation britannique en 1788, des crimes de génocides y ont aient commis contre les Aborigènes. Il fut un temps ou c’étaient les Chinois.es et le Vietnamiens.es qui inspirait la suspicion, maintenant la majorité de la population est convaincue que les « personnes au teint foncé » et les musulmans.es méritent le plus terrible traitement imaginable.

Les coûts pour maintenir ces camps sont astronomiques. Les dernières données diffusées pour l’année fiscale 2016-17, montrent que l’Australie à dépensé 4,06 mille milliards de dollars pour la « protection des frontières ». Ceci inclut 1 milliard pour « la gestion à l’étranger ». Chaque réfugié.e interné.e coûte 346,178$. Le pays à aussi dépensé 10 millions durant l’année fiscale 2015-16 en publicité à l’étranger particulièrement vers les Afghans.es, les Iraniens.nes, les Pakistanais.es, les Indiens.nes, Les Sri Lankais.es, les Bangladeshis.es, les Thailandais.es, les Vietnamiens.nes, les Malais.es et les Indonésiens.es. Les messages sont clairs : ne venez pas en Australie par bateau, la route est complètement fermée. Des millions de dollars de plus ont aussi été dépensés pour d’autres projets du genre. La spectaculaire augmentation des réfugiés dans le monde, la plus importante depuis la 2ième guerre mondiale avec environ 68 millions d’individus concernés, n’a aucunement adouci la position de l’Australie, sauf un petit effort pour en accueillir environ 12,000 fuyant la guerre en Syrie et en Irak. Par contre, quand les fermiers blancs d’Afrique du Sud ont été menacés cette année, le gouvernement australien a déclaré qu’ils « méritaient un traitement spécial » et qu’il pourrait faciliter leur entrée dans le pays.

En 2013, le parlement australien a adopté une loi qui fait du territoire du pays une zone sans immigration. Cela à permis au gouvernement de diriger l’ensemble des requérants.es du statut de réfugié vers la Papouasie Nouvelle Guinée (PNG) et Nauru. Ainsi, le pays ne pourrait être tenu responsable de mauvais traitements des détenus.es ou autres problèmes, cette responsabilité retombant sur les épaules des pays comme la PNG et Nauru qui reçoivent cette population. C’était un mensonge flagrant, mais tout à son avantage. Des multinationales ont passé contrat pour gérer ces installations ; elles y font une fortune. (J’ai échoué dans mes tentatives pour rencontrer quelqu’un.e de Paladin Solutions PNG qui dirige le centre de détention de Manus Island). Placer les demandeurs.euses d’asile dans ces pays pauvres et corrompus les met dans un angle mort légal semblable à celui de la prison de Guantanamo ou de ce qui a été appelé les « sites fantômes » américains où les journalistes ont rarement accès.

En 2013, le gouvernement australien a élaboré le programme « Frontières souveraines » pour détourner les réfugiés.es vers la mer. Ce programme inclut le paiement des passeurs indonésiens pour qu’ils reprennent la mer (avec leurs « clients.es ») Depuis ce moment, la Marine australienne à fait rebrousser chemin à 31 bateaux transportant 771 personnes. Malgré que le pays ait reconnu les droits à l’asile de plusieurs réquérants.es de ce statut, cela n’a pas eut de répercussions dans leur traitement par les autorités ; elles reportent souvent leurs décisions pendant des années. (Le Ministère australien de l’immigration et de la protection des frontières à constamment refusé mes demandes de commentaires).

L’appui européen aux politiques australiennes envers les réfugiés dépasse largement le simple discours. J’ai passé des années à étudier cette question et j’ai fourni des preuves à l’effet que les autorités de nations d’Europe et aux États-Unis rencontrent secrètement des représentants.es du gouvernement australien pour comprendre comment adopter ces politiques à l’échelle des continents concernés.

Un ancien représentant des Nations Unies qui parle à condition que son identité ne soit pas révélée, m’à confirmé qu’en 2016, l’ambassadeur australien pour le trafic des personnes, Andrew Goledzinowski, à entrepris une tournée en Europe pour tenter de convaincre les gouvernements et les Nations Unies, des vertus du modèle de traitement hors territoire des réfugiés.es de son pays. Ce monsieur est maintenant Haut commissaire australien en Malaisie. Le gouvernement australien refuse de commenter le fonctionnement interne de sa stratégie envers les réfugiés.es. Mon informateur des Nations Unies m’à déclaré : « Je suis convaincu que cette tournée faisait parti d’un effort plus large et à long terme de la part de l’Australie pour exporter et légitimer son approche avec les réfugiées. Si on examine la trajectoire actuelle de la politique d’asile européenne, on peut dire qu’ils ont réussit. La garde côtière libyenne intercepte les réfugiés.es se dirigeant vers l’Europe, pour les retourner dans l’enfer des horribles conditions libyennes. On peut dire que c’est une version de l’opération Frontières souveraines ».

En 2017, les médias australiens ont rapporté qu’au moins 6 pays européens ont demandé des conseils à leur gouvernement sur la manière de gérer la crise des réfugiés.es. Un porte parole du ministre de l’immigration de l’époque, M. Peter Dutton à informé la presse que : « nombre de pays européens et l’Union européenne ont sollicité des avis de la part du gouvernement australien sur son opération « Frontières souveraines ». Le ministre lui-même à eut plusieurs conversations avec ses contre parties européennes.

L’an dernier, l’Union européenne à adopté une politique de protection des frontières semblable à celle d’Australie même sil elle le niait. Quand l’Italie à annoncé qu’elle envoyait sa marine méditerranéenne dans les eaux libyennes pour intercepter les réfugiés.es et les renvoyer en Libye, et qu’elle allait entraîner la garde côtière libyenne pour qu’elle effectue ce travail dans le futur, les droits des réfugiés.es ont été reniés.

Les gardes côtes libyens qui sont sous financés, ont été accusés d’abus dont des tirs sur des bateaux de réfugiés.es. Mais l’Union européenne et l’Italie sont embarqués dans l’élargissement du rôle de la Libye comme gardienne des demandeurs-euses d’asile alors que ce pays est engouffré dans une guerre civile et que ces personnes y ont subit des viols, de la torture et de la mise en esclavage. Amnesty International à accusé l’Union européenne de complicité dans ces mauvais traitements, dont la torture, en payant des officiels libyens pour travailler de concert avec des contrebandiers et des milices.

Selon des documents obtenus par l’Agence Reuters en 2017, en dépit de ces problèmes, l’Union européenne et l’Italie prévoient de dépenser 44 millions d’euros d’ici 2020 pour aider la Libye à développer une vaste entreprise de recherche et sauvetage en mer. Le Président Macron à déclaré l’an dernier, qu’il voulait organiser un processus de traitement des réfugiés.es en Libye qui permettrait d’avoir accès à ces personnes avant qu’elles ne débarquent en Europe. La France le fait déjà dans un petit nombre dans un poste au Niger.

L’Union européenne donne déjà d’importantes sommes pour aider la Libye et le Niger pour qu’ils retiennent effectivement les demandeurs-euses d’asile en Afrique. Ces deux pays sont cités dans le rapport d’Amnesty International et par d’autres groupes, à cause de nombreuses violations des droits humains dans leur traitement de ces personnes. L’Union européenne qui a discrètement militarisé son système de protection des frontières prévoit dépenser des milliards pour se doter d’une armée.

Quand j’ai voulu savoir de la part de la Commission européenne ce qu’il en était de ses contacts avec l’Australie quant à la question de l’immigration, on m’a répondu qu’il n’y en avait aucun. Mais on m’a aussi informé qu’il y avait d’énormes préoccupations à propos de la sécurité en Libye et que cela les menait à « renforcer notre coopération avec les pays environnants pour qu’ils interviennent avant que les immigrants.es n’embarquent pour leur voyage périlleux vers l’Europe et ainsi prévenir des décès en mer. Il faut nous assurer que les migrants.es trouveront un refuge dans les pays partenaires et en ouvrant des voies légales vers l’Europe en utilisant les réinstallations ».

Les critiques contre les politiques européennes en cette matière ont été de plus en plus marginalisées. Jeff Crisp, un ancien directeur des politiques de développement et d’évaluation au Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés m’a déclaré que la stratégie européenne était « plus astucieuse que l’australienne. Camberra utilise ses propres militaires pour appliquer l’Opération « frontières souveraines ». L’Union européenne mets la garde côtière libyenne sous contrat pour effectuer cette sale besogne avec des milices associées. Et alors que le scandale de l’esclavage en Libye à menacé de rendre évident les faiblesses de la politique européenne envers les réfugiés.es, il est actuellement utilisé par Bruxelles pour militer en faveur de ce qui est considéré comme la meilleure solution, soit de renvoyer toutes ces personnes dans leur pays d’origine ».

On pouvait imaginer que l’Australie deviendrait une inspiration pour toutes les mauvaises raisons possibles. Et avec D. Trump à la Maison blanche, Washington devait suivre. Selon l’argumentation de l’auteur Polakow-Suransky, l’administration américaine : « pourrait tenter d’introduire une politique semblable à l’australienne et payer les pays pauvres d’Amérique centrale pour qu’ils arrêtent le flot de migrants.es ou les détiennent ». De fait, Washington paye déjà le Mexique pour qu’il maintienne les migrants.es loin de la frontière américaine et pour faire cesser leur flot. Des entrepreneurs privés reçoivent actuellement des récompenses en argent pour appliquer les dures politiques frontalières de l’ère Trump.

L’Australie est un des pays multiculturels ayant le plus de succès sur la terre. Mais, maintenant, son héritage est entaché par ses efforts extrêmes de déshumanisation des gens les plus désespérés encore vivants. Le monde observe et apprend.

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