Composition et rôle de la CNF
La CNF est actuellement composée d’une responsable et de onze représentantes régionales élues ainsi que de trois personnes-ressources nommées pour un total de quinze personnes. Son mandat est de favoriser l’implication des femmes dans le parti en soutenant, entre autres, la naissance de comités femmes régionaux ; de s’assurer que l’analyse féministe traverse tous les documents et prises de position du parti, en accordant une attention particulière à la situation des femmes doublement discriminées ; de s’assurer que les femmes occupent une place égale à celle des hommes dans tous les secteurs de la vie associative du parti ; de produire des documents qu’elle juge pertinents relativement aux préoccupations et aux droits des femmes ; de susciter, encourager et soutenir l’émergence de candidatures féminines lors de campagnes électorales ; de s’assurer que des porte-parole féminines parlent au nom du parti dans le cadre des instances et responsabilités prévues par les statuts, et tout autre mandat qu’elle jugera utile de remplir.
Processus décisionnel
Avant de se positionner, les membres de la CNF ont lu sur la question, ont participé à des événements mettant en opposition différentes perspectives sur la laïcité de l’État de même que participé à des événements régionaux délibératifs. De plus, les représentantes régionales ont dressé le portrait des tendances régionales observées, ce qui a permis à la CNF de prendre position dans le respect de la tendance d’une majorité des régions du Québec, exprimée par voie de représentation. Sur les personnes présentes lors de la prise de décision, une large majorité a voté en faveur de l’option B, certaines ont voté contre ou se sont abstenues. Une personne a exprimé sa dissidence en lien avec le processus convenu, qui vise à clarifier le sens du programme plutôt qu’à le modifier. Cela dit, malgré leurs différentes opinions, les membres de la CNF ont réussi à discuter sainement de ce sujet sensible, et se sont ralliées à l’option B. Les membres ont également convenu de faire connaître leur position à l’ensemble des membres du parti par voie de communiqué.
Argumentaire
Attendu l’importance d’avoir un État réellement laïque, dans lequel il n’y a aucune religion d’État et où existe une neutralité égale à l’endroit de toutes les religions ;
Attendu que la laïcité de l’État devrait garantir la cohabitation pacifique des différentes religions au sein de la société ;
Attendu qu’il faut encourager les échanges et favoriser la compréhension mutuelle, ce qui est à l’inverse d’une interdiction du port de signes religieux dans certaines professions ;
Attendu que Québec solidaire porte un projet de société féministe qui demande de repenser l’État de sorte qu’il s’organise autrement que sur la base de la coercition et du contrôle, en dehors du patriarcat ;
Attendu que Québec solidaire est un parti féministe intersectionnel et que ce cadre d’analyse insiste sur l’importance de considérer le croisement des oppressions dans les parcours de vie comme dans les positions qui en résultent ;
Attendu que nous croyons en l’agentivité des femmes, que nous croyons en leur potentiel, à leur capacité de faire les meilleurs choix pour elles-mêmes ; Attendu que la lutte pour l’égalité entre toutes et entre tous doit être dirigée vers les oppressions plutôt que vers les personnes victimes de ces systèmes d’oppressions ;
Attendu que les fondamentalismes religieux sont des systèmes d’oppressions ;
Attendu que le discours public entourant la laïcité et le port des signes religieux ostentatoires a des conséquences directes sur la sécurité et l’intégrité des femmes portant le voile telles que des attaques physiques ou des insultes verbales, en libérant la parole raciste et islamophobe ;
Attendu que nous ne voulons pas appuyer des mesures qui auraient comme résultat concret d’exclure ou de restreindre l’accès des femmes au marché du travail ;
Attendu que nous sommes solidaires avec les femmes musulmanes qui doivent avoir le choix d’afficher ou non leurs croyances religieuses ;
La CNF s’est positionnée pour l’option B stipulant qu’aucune règle particulière ne devrait s’appliquer à certaines professions plutôt qu’à d’autres, incluant celles qui exercent un pouvoir de coercition. La CNF appelle les membres de Québec solidaire à voter, également, pour l’option B.
Un message, un commentaire ?