« C’est pas vrai que les gens qui donnent des soins dans le réseau vont se mettre à limiter le nombre de débarbouillettes utilisées pour laver une personne âgée, ou le nombre de compresses pour une blessure, parce qu’un comptable de la CAQ a pris la décision de faire des économies de bout de chandelle », critique le président de la FSSS-CSN, Réjean Leclerc.
« Pourtant, c’est exactement ce qui arrive avec l’imposition de mesures d’austérité budgétaire par le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé. Il veut nous rentrer dans la gorge le "financement à l’activité", aussi nommé "financement axé sur le patient", dans tout le réseau. Avec des conséquences pour les patientes et les patients. »
Exemples
– Un exemple : le gouvernement exige qu’un accouchement coûte le même prix dans les établissements de même taille du réseau public, peu importe la complexité du dossier de la mère et les risques de complications.
– Aussi : si les équipes d’un établissement offrent des soins plus élaborés dans une région, elles doivent cesser de faire mieux que les autres pour rejoindre le plus petit dénominateur commun.
– Encore : quand une personne dépasse le nombre de nuits à l’hôpital fixé par les financiers caquistes pour sa pathologie, même si le personnel pense qu’elle doit rester, il faut la renvoyer à la maison parce que quelqu’un dans un bureau étatique en a décidé autrement.
Au CHUM, entre autres, les envoyés du ministère sont à l’œuvre. « C’est inhumain », observe Anick Mailhot, présidente du Syndicat des employé-es du CHUM-CSN. « Les soins sont totalement déshumanisés. Un logiciel, un algorithme, décide le temps qu’une personne doit être soignée et avec combien de pilules, combien de pansements, combien de soins prodigués par le personnel. S’il en faut plus, le ministère ne paye pas ! »
« Au CHUM, cet algorithme a décidé arbitrairement de supprimer une vingtaine de postes, majoritairement des préposés aux bénéficiaires, alors qu’on en manque ! » déplore Anick Maihot.
« Attelez-vous parce que la CAQ est en train d’implanter son modèle comptable d’austérité partout au Québec », prévient Réjean Leclerc. « Les femmes, largement majoritaire dans la main-d’œuvre du réseau de la santé et des services sociaux, perdront ainsi de plus en plus leur autonomie professionnelle, leur travail sera de plus en plus contrôlé. »
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