« Depuis 2012, le nombre de refus d’hébergement par manque de place dans les refuges à Québec a monté en flèche. Un intervenant de L’Auberivière m’a dit que lorsqu’il a commencé, il devait refuser une personne de temps en temps par manque de place. Chaque fois, ça lui déchirait le coeur. Ces temps-ci, il doit en refuser plus d’une quinzaine par soir. Pour lui comme pour les centaines de personnes itinérantes qui doivent coucher dehors, le drame est devenu la routine », déplore Sol Zanetti.
« Les ressources actuelles du CIUSSS, de la Ville de Québec et du milieu communautaire ne suffisent plus. Le maire Labeaume évalue qu’il lui faut 1 million $ pour faire face à l’urgence de cet hiver. Et selon les estimations préliminaires du milieu communautaire, c’est plus de 2 millions $ qu’il nous manque pour répondre aux besoins. On parle de poussières par rapport aux milliards de surplus qui dorment dans les coffres de l’État. C’est peu d’argent pour éviter de grandes souffrances à des personnes déjà très vulnérables. La CAQ ne peut pas ignorer ces appels : elle doit s’engager à verser les sommes nécessaires pour répondre à l’urgence », ajoute le député solidaire.
Alors que les centres d’hébergement de la capitale ne suffisent plus aux besoins, la situation est aussi critique à Montréal, où l’itinérance visible a augmenté de 12% en 2018-2019, rappelle le député d’Hochelaga-Maisonneuve, Alexandre Leduc, qui presse le gouvernement de développer un plan global de prévention et de lutte contre l’itinérance.
« Alors que l’économie va si bien selon le gouvernement, le premier ministre devrait avoir honte que des gens couchent dehors en ayant faim et froid. Le problème, c’est qu’on n’agit pas pour prévenir l’itinérance. On ne construit pratiquement plus de logement social ni de maisons de chambre, alors que c’est souvent le dernier rempart avant de se retrouver à la rue. Quant aux montants d’aide sociale, ils sont largement insuffisants et même des gens qui travaillent ont recours aux banques alimentaires. Si on veut une solution durable, il faudra agir en matière de logement, de conditions de travail, d’inclusion sociale, de santé mentale et de prévention », conclut Alexandre Leduc.
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