C’est aussi lui qui récemment ne voyait pas de problème à ce que le nouveau PDG d’Investissement Québec puisse toucher une rémunération de presque deux fois celle de son prédécesseur et qui pourrait atteindre 800 000$ par année avec les bonis.
Le parti-pris éhonté du premier ministre
Le premier ministre préfère demander aux lockoutés d’ABI, dans la rue depuis 16 mois, de faire des compromis plutôt que d’avoir le courage d’interpeller le grand patron d’Alcoa qui a empoché une augmentation de salaire de 223% en deux ans et dont l’entreprise profite de rabais d’électricité de centaines de millions de dollars sur le dos des travailleurs.
Pourquoi garde-t-il le silence quand dix hauts dirigeants de l’État québécois ont vu leur salaire franchir le cap des 300 000$ ?
Et que dire des PDG des Centres intégrés de la santé et des services sociaux dont les salaires de la grande majorité sont de la même ampleur ? Et ce n’est pas tout puisque ces salaires ne tiennent pas compte des bonis à la performance ni des différentes primes qu’ils peuvent toucher.
Tout ce beau monde encaisse, semaine après semaine, une généreuse part de nos fonds publics sans aucun appel à la raison du premier ministre.
Deux poids deux mesures
Et ça ne s’arrête pas là. Que fait-il de sa promesse, en campagne électorale, de revoir la rémunération des médecins ? Il ne semble plus aussi pressé aujourd’hui.
Pourtant les revenus annuels moyens des dix spécialistes les mieux payés varient entre 500 000 et 835 000$. Dans le seul cas des radiologistes, leur rémunération moyenne a bondi de 120 000$ en une année seulement.
Encore là, François Legault garde le silence et hausse le ton en ce qui concerne le salaire de simples travailleuses et travailleurs.
Un sacré farceur
Quand je vous dis que le premier ministre est un sacré farceur, il faut se rappeler ce qu’il disait le 28 novembre dernier lors du discours inaugural de l’Assemblée nationale.
Je le cite : « Je suis déterminé à ne pas gouverner pour les groupes de pression, que ce soit patronal, syndical ou autre. Je vais gouverner avec notre équipe, avec toute l’Assemblée nationale, pour tous les Québécois, en particulier pour les familles et les aînés. Le nouveau gouvernement, donc, ne va pas être le gouvernement d’un groupe ou d’une idéologie. »
Pourquoi garder le salaire minimum de près de 900 000 personnes en deçà du seuil de pauvreté et vouloir niveler vers le bas les salaires des syndiqués ?
Cela, pendant qu’il laisse les privilégiés continuer à s’enrichir. Qu’est devenu son objectif de créer des « jobs payants » ?
Le premier ministre n’aime peut-être pas le discours des chefs syndicaux, mais il devrait se rappeler que ceux-ci parlent au nom de centaines de milliers de membres qui, au cours des dernières années, se sont montrés plus que raisonnables.
Des personnes qui ont continué pourtant de porter les services publics à bout de bras dans des conditions de travail difficiles avec des salaires insuffisants, allant même jusqu’à s’en rendre malade.
François Legault doit comprendre qu’enrichir le Québec, ça veut dire améliorer le sort de tout le monde.
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