Édition du 17 décembre 2024

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Environnement

L'amiante n’a pas d’avenir

Une note interne du gouvernement fédéral laisse entendre que la dernière mine d’amiante pleinement en activité, située au Québec, serait à l’agonie, si bien que l’industrie de la mort pourrait tout simplement disparaître.

La note de service du ministère fédéral des Ressources naturelles datée de février 2008, obtenue grâce à la Loi sur l’accès à l’information par la Presse canadienne, estime que la vie utile de la mine Lac d’amiante du Canada à Thetford Mines, s’ achèverait au début de l’an prochain.

Cette information montre que le gouvernement Harper défend bec et ongles cette industrie sans se soucier des conséquences pour les salariéEs qui pourraient être jetéEs au chômage alors que les gouvernements leur font miroiter un nouvel essor de cette industrie. Les gouvernements seraient bien au fait qu’elle pourrait s’éteindre rapidement.

La grande majorité des exportations d’amiante proviennent de la mine située à Thetford Mines, qui est exploitée par LAB Chrysotile. Le gouvernement Charest espère par ailleurs relancer celle de Jeffrey, située près d’Asbestos, qui est en activité de manière irrégulière depuis quelques années grâce à une garantie de prêt de plus de 50M$.

L’industrie de l’amiante a presque disparu au cours des dernières décennies, et la majorité des experts dénoncent les impacts nocifs du minerai, qui possède des propriétés cancérigènes. Le gouvernement Charest a été particulièrement hypocrite dans ce dossier allant jusqu’à prétendre que le Québec allait encadrer l’utilisation que les pays utilisateurs font de l’amiante.

Selon la Société canadienne du cancer, plus de 100 000 personnes meurent dans le monde chaque année en raison de l’exposition à l’amiante, et de plus en plus d’experts de la santé unissent leur voix pour demander au Canada de cesser l’exportation du minerai. Mais ces avertissements n’ont pas changé la position d’Ottawa sur le minerai fibreux. Le gouvernement Harper a récemment bloqué l’inscription de l’amiante sur la liste des produits dangereux.

Débrayage contre la suspension de salariés à la mine Jeffrey

Le document d’Ottawa fait surface à point nommé puisque cette semaine, LAB Chrysotile annonçait qu’elle pourrait suspendre ses activités au mois de novembre, et ce, pour une période indéterminée. Mais le président de la compagnie, Simon Dupéré, a toutefois soutenu que les problèmes à la mine n’avaient rien à voir avec la réduction des dépôts de chrysotile à la mine de Thetford.

Pourtant, lors d’un débrayage spontané des salariéEs de la mine le 14 juillet dernier, certains ont invoqué le fait que l’attitude intransigeante de l’entreprise s’expliquait par des informations selon lesquelles la mine n’a plus que quelques réserves de minerai. La compagnie a suspendu 3 salariés qui avaient refusé de faire du temps supplémentaire. Les salariéEs ont riposté par une grève avec comme revendication la réintégration des salariéEs suspendus.

Compte tenu de ces informations, il serait plus judicieux de prendre les moyens dès maintenant afin de mettre sur pied un plan de recyclage des salariéEs afin de leur fournir la formation et les compétences nécessaires pour développer d’autres opportunités d’emplois. L’amiante est dangereux et n’a pas d’avenir. Il faut agir dès maintenant.

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