L’admission à l’ONU de la Palestine, logique et historique, appuyée par une majorité de la population mondiale, même aux États-Unis et au Canada, ne sera pas empêchée par les tordages de bras diplomatiques américains ni ralentie par les finasseries de Sarkozy, aussi bien intentionnées soient-elles : Mahmoud Abbas inscrira tôt ou tard cette action symbolique à son crédit, effaçant ainsi son héritage de magouilles monopolistiques entachant son parti, le Fatah, comme on ne retient aujourd’hui que le rôle historique de Yasser Arafat. Abbas pourra dignement s’effacer, au profit de nouveaux hommes d’état tels Nabil Shaath et Husam Zomlot que j’ai côtoyés à Berlin il y a deux mois au congrès Pugwash : une telle relève possède la fermeté politique et la crédibilité morale pour vite supplanter à Gaza le Hamas, complice islamiste du Hezbollah militariste.
Dommage qu’Israël soit mené par Netanyahou et l’ancien videur de boîte de nuit, l’actuel ministre des Affaires étrangères Avigdor Liberman : leurs tactiques de colonisation par le Mur de la honte et par annexions frauduleuses de terres palestiniennes auraient dû être dénoncées par MM Obama et Harper, s’ils avaient voulu que le processus de paix, auquel ils se réfèrent avec hypocrisie, ait une chance de vivre vraiment.
À l’instar de la révolution arabe, la nouvelle fierté palestinienne, appuyée par les nouveaux gouvernants d’Égypte, de Libye et de Tunisie, s’exprime par des références, non plus aux héros guerriers Che Guevara et Hô Chi Minh, mais aux champions des droits de l’homme Martin Luther King et Nelson Mandela. Leur nouveau discours saura bien trouver des interlocuteurs crédibles en Israël, à la condition que les organisations juives du Canada et des États-Unis croient au dialogue, y conditionnent leur appui au gouvernement israélien et se distancent au plus vite de son extrême-droite au pouvoir, afin d’assurer à Israël un futur en paix en lui évitant l’isolement international.
Pierre Jasmin
Président des Artistes pour la Paix
Samedi 24 septembre, neuf heures A.M.