Tiré d’El Watan.
Les frappes israéliennes contre le Liban ne connaissent aucune limite ni aucun répit. Pour les résidents des zones frontalières du Sud-Liban, l’escalade de l’armée d’occupation israélienne a des conséquences dramatiques. Les populations civiles sont confrontées à la peur des bombardements et à la possibilité de perdre leurs foyers et leurs moyens de subsistance. De nombreux Libanais se retrouvent dans un dilemme : suivre les ordres d’évacuation ou rester malgré le danger, sans garantie que la situation s’améliore rapidement.
Les services de la Défense civile ont retiré hier trente corps et restes humains des décombres d’un immeuble de la ville de Barja, au sud de Beyrouth, frappé la nuit d’avant par les forces israéliennes. Les recherches se poursuivent, en ignorant combien de survivants et de corps sont encore coincés sous les décombres. « Nous espérons qu’il n’y a personne d’autre, mais les voisins ont dit qu’il y avait encore des gens disparus », a déclaré un responsable de la Protection civile, cité par l’AFP.
Israël a, par ailleurs, redoublé les frappes aériennes sur le Sud-Liban, touchant des localités comme Aaitat et Wadi Jilo dans le gouvernorat du Mont-Liban. La force de l’aviation israélienne, renforcée par des drones et des appareils de reconnaissance, a également ciblé Jebchit et Kfar Sir, ainsi que des zones résidentielles autour de Deir Qanoun El Nahr. Selon l’Agence nationale de l’information libanaise (NNA), ces frappes ont causé des dégâts considérables aux propriétés privées et commerciales.
Des villages dans le district de Nabatieh, comme Yohmor El Chaqif et Arnoun, ont eux aussi été frappés, tandis que des tirs d’artillerie ont visé les abords d’Alma Chaab, village situé dans le district de Tyr. Depuis le début de la guerre, Israël a tué au moins 3013 personnes et en a blessé plus de 13 500 sur le sol libanais, tandis que le bilan des destructions matérielles s’alourdit de jour en jour. Plus d’un mois après le début de la guerre, Israël pilonne le Liban sans interruption aucune.
Le porte-parole militaire israélien, Avichay Adraee, a encore exhorté hier les résidents du district de Nabatieh à quitter les bâtiments dans un rayon de 500 mètres de ces sites, prévoyant des « opérations imminentes » contre ces cibles présumées. Du côté libanais, le mouvement armé Hezbollah a lancé plusieurs tirs de roquettes du Hezbollah vers les colonies israéliennes de KiryatShmona et de Sasa.
Durcir la position du Hezbollah
Dans un communiqué, l’organisation libanaise shiite a revendiqué des tirs contre KfarSzold, dans la haute Galilée, ainsi qu’une attaque de missiles visant une base militaire israélienne située dans le Golan occupé. Le groupe libanais a également affirmé avoir pris pour cible un char Merkava dans la colonie de Metula à l’aide d’un missile guidé, provoquant un incendie du véhicule et des blessures parmi l’équipage. Dans cette même localité, un autre tir a touché une maison où se trouvaient des soldats israéliens, causant des morts et des blessés, bien que leur nombre exact reste incertain.
Le Hezbollah doit s’exprimer notamment au sujet de l’élection américaine, par la voix de son secrétaire général Naim Qassem, dont le discours attendu pourrait durcir la position du mouvement, tout en appelant à une résistance accrue contre ce qu’il considère comme une agression israélienne soutenue par Washington. L’organisation a d’ores et déjà prévenu qu’elle ne reconnaît pas les États-Unis comme médiateurs dans le conflit, les accusant de fournir à Israël les moyens de poursuivre la guerre envers les populations libanaises et palestiniennes.
En tout et pour tout, plus d’un demi-million de personnes ont fui le Liban pour la Syrie et l’Irak depuis le 23 septembre, début de l’agression israélienne contre le pays du Cèdre. Outre les 28 000 Libanais qui se sont réfugiés en Irak, environ 473 000 personnes en provenance du Liban ont également traversé la frontière syrienne au cours des dernières semaines.
La majorité des personnes arrivées en Syrie avaient fui le sud du Liban, où les forces sionistes mènent quotidiennement des attaques intenses. Parmi ces personnes qui ont franchi les frontières syriennes, se trouvent plus de 136.000 réfugiés libanais et ressortissants de pays tiers ainsi que plus de 330.000 réfugiés syriens qui s’étaient rendus au Liban il y a plusieurs années, lorsque leur pays était en proie à un conflit armé. Selon le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), ces Syriens retournent aujourd’hui dans leur pays car la situation au Liban est devenue très instable.
Les attaques contre le Liban ont également déplacé des centaines de milliers de personnes à l’intérieur du pays. Le gouvernement libanais a déclaré que 1,2 million de personnes étaient concernées.A la frontière syrienne, le flux d’arrivées aux postes frontières de Dabbousieh et de JesrKamar à Homs s’est poursuivi régulièrement, avec environ 500 personnes par jour.
A Genève, la Fédération Internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) a lancé un appel de fonds de 100 millions de francs suisses (106 millions d’euros) pour soutenir environ 600.000 personnes touchées par la guerre au Liban.Les besoins humanitaires au Liban « sont immenses », a déclaré le secrétaire général de la FICR, JaganChapagain. Il est à déplorer aujourd’hui qu’environ en30 villages dans le sud du Liban ont été rasés, près de 10 000 bâtiments ont été endommagés ou détruits à travers le pays, et le bilan humain ne cesse de s’alourdir. -
Lazzarini : l’Unrwa, qui vit « son heure la plus sombre »
L’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) que l’entité sioniste a décidé d’interdire vit « son heure la plus sombre », a alerté son chef devant l’Assemblée générale de l’ONU, appelant les Etats membres à la sauver. « Sans intervention des Etats membres, l’Unrwa va s’effondrer, plongeant des millions de Palestiniens dans le chaos », a déclaré Philippe Lazzarini, demandant aux Etats membres de l’Assemblée, qui a créé l’Unrwa en 1949, à « empêcher la mise en oeuvre de la loi contre l’Unrwa » votée par l’entité sioniste.
Une semaine après l’adoption de la décision d’interdiction des activités de l’Unrwa dans les territoires palestiniens occupés, l’entité sioniste a notifié lundi à l’ONU « l’annulation » de son accord avec l’agence datant de 1967, année du début de l’occupation par l’entité sioniste des territoires palestiniens de Cisjordanie et de Ghaza, ainsi qu’El Qods-Est, où l’Unrwa a fourni pendant des décennies une aide essentielle aux réfugiés palestiniens (éducation, santé, services sociaux, aide alimentaire).
« Aujourd’hui, je demande aux Etats membres d’agir pour défendre les réfugiés palestiniens et l’Unrwa », a insisté Philippe Lazzarini. Alors que l’agence a été créée par une résolution de l’Assemblée générale de l’ONU en 1949, « les changements du mandat de l’Unrwa sont du ressort de l’Assemblée générale », a-t-il estimé. Depuis le début de l’agression sioniste, « les responsables (sionistes) ont décrit le démantèlement de l’Unrwa comme un but de la guerre », a-t-il rappelé.
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