De Paris, Omar HADDADOU
RIEN NE SERA, PEUT ETRE, COMME AVANT !
Vent de panique de Paris à Washington, sur le plan diplomatique ! L’Iran se projette dans l’aspiration du club fermé des puissances détentrices de la bombe atomique. Observation factuelle ou simple boniment ? Non ! s’époumonent les 100 nouvelles centrifugeuses. Le « bébé » n’est pas encore né, mais les premières contractions, du côté de Natanz, jettent le froid à des milliers de kilomètres. Changeant de ton, la République islamique a fait état, le 9 octobre 2021, d’une hausse du niveau d’enrichissement de son uranium, permettant, en théorie, de produire des isotopes médicaux, utilisés dans le diagnostic de certains cancers. Puis en avril, elle déclarait sentencieusement avoir franchi le seuil inédit de 60 %, en ayant produit depuis 10 kilos. Aussi, se rapproche -t- elle des 90 % nécessaires à la fabrication d’une arme nucléaire. Sueurs froides à l’horizon !
Un réveil qui risque de rabattre les cartes des rapports de force sur notre planète. En optant pour une formule plus corsée des sanctions, le 8 mai 2018, date du retrait des Etats-Unis de l’accord de 2015 sur le nucléaire (JCPoA) offrant à Téhéran la levée d’une partie des sanctions internationales, en échange d’une réduction de son programme, Donald Trump et son administration, n’ont fait qu’attiser la visée des Mollahs, prompts à joindre l’acte à la parole.
Le témoignage d’un haut responsable américain à ce sujet, est glaçant ! Parlant du « breakout time », temps qu’il faudrait en théorie à Téhéran pour acquérir le matériau destiné à une bombe nucléaire, ce dernier l’estimait à moins de 12 mois. Soyez patients (es) ! Nous nous acheminons paisiblement vers une nucléarisation planétaire. Le tutoiement sera notre cryptomonaie.
Cette avancée jeta dans la tourmente et l’effroi l’Agence internationale de l’Energie atomique (AIEA), qui avait déjà essuyé une fin de non-recevoir de la part de Téhéran. Entamés en avril dernier à Vienne sous l’égide de Union européenne, les pourparlers avaient été ajournés le 20 juin, juste après la victoire du Président ultraconservateur, Ibrahim Raïssi : « La politique de pression et de sanctions ne parviendra pas à décourager l’Iran de défendre ses droits légaux » affirmait le proche du guide suprême, devant le Parlement. Sa politique participative vise aujourd’hui à investir dans les infrastructures, l’eau, l’électricité et la santé en impliquant les Gardiens de la Révolution et d’autres acteurs.
La confirmation de l’enrichissement de l’uranium a été relayée par le négociateur en chef iranien, Abbas Araghchi, début octobre : « Nous avons envoyé une lettre à l’AIEA, disant que nous allons enrichir jusqu’à 60 % ». L’annonce avait suscité la réaction immédiate de Washington par la voix de sa porte-parole, Jen Psaki : « Nous prenons au sérieux les annonces provocantes de l’Iran concernant son intention de commencer à enrichir de l’uranium à 60%. Cette décision remet en question le sérieux de l’Iran en ce qui concerne les négociations nucléaires et souligne l’impératif de revenir à un respect de l’accord de Vienne ».
En Europe, la peur n’est pas soumise à un décryptage : « Nous les gouvernements de l’Allemagne, de la France et du Royaume-Uni, sommes profondément préoccupés par l’annonce par l’Iran qu’il se prépare à produire de l’uranium métal » s’alarment les trois pays dans un communiqué conjoint.
Entre l’Iran et les Etats-Unis, la logique de la contrepartie peine à gagner les consciences. Pas de place pour le « donnant, donnant ». Les Américains ressassent à l’envi qu’ils reviendraient dans l’accord, si les Iraniens le respectent. Pour Téhéran, la levée des sanctions économiques, passe en premier. Une chose est sûre : Les Occidentaux redoubleront d’efforts pour vouer à l’échec l’émergence de ce pays musulman, en tant que puissance nucléaire.
O.H
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