Tiré de agencemédiaspalestine
27 janvier 2025
Par Michael Arria
Netanyahu et Trump se rencontrent à la Maison Blanche le 27 janvier 2020, un jour avant la publication de « l’accord du siècle ». Photo officielle de la Maison Blanche par Shealah Craighead
Ces derniers jours, le président Trump a fait sauter certaines des petites restrictions que l’administration Biden avait imposées à Israël.
L’un des premiers décrets de Trump a été de lever les sanctions imposées à 30 groupes de colons israéliens. « Nous avons insisté à plusieurs reprises auprès de nos homologues israéliens sur le fait qu’Israël devait faire davantage pour mettre fin à la violence contre les civils en Cisjordanie et demander des comptes à ceux qui en sont responsables », a déclaré Matthew Miller, ancien porte-parole du département d’État, aux journalistes après que Biden eut annoncé une nouvelle série de sanctions à l’encontre des colons en novembre dernier. » Mais, comme nous l’avons également précisé, en l’absence de telles actions de la part du gouvernement israélien, nous continuerons à prendre nos propres mesures pour que les responsables de l’extrémisme violent répondent de leurs actes ».
Ces mesures n’ont en rien dissuadé les colons de s’en prendre aux Palestiniens. Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA) a indiqué que l’année 2024 avait été marquée par le nombre le plus élevé de violences commises par des colons depuis près de vingt ans, c’est-à-dire depuis que l’organisation a commencé à documenter de tels cas. Selon l’OCHA, 4 250 Palestiniens ont été déplacés et 1 760 structures ont été détruites lors de quelque 1 400 attaques de colons israéliens en Cisjordanie.
Une heure avant que M. Trump n’annule les mesures prises par M. Biden, des dizaines de colons masqués ont attaqué des maisons et des commerces dans les villages palestiniens de Jinsafut et d’Al-Funduq. Le Croissant-Rouge palestinien a déclaréavoir soigné 12 personnes qui avaient été rouées de coups par les colons.
Bien que les sanctions n’aient pas eu d’impact perceptible, leur levée a été célébrée par les membres d’extrême droite du gouvernement israélien. Le ministre israélien des finances, Bezalel Smotrich, a qualifié les sanctions d’« intervention étrangère grave et flagrante » et a salué le « soutien inébranlable et intransigeant de M. Trump à l’État d’Israël ».
Itamar Ben-Gvir, qui était ministre israélien de la sécurité nationale avant de démissionner à la suite du récent cessez-le-feu, a déclaré qu’il saluait la « décision historique du nouveau président américain Donald Trump de lever les sanctions imposées par l’administration Biden aux colons de Judée et de Samarie ».
Quelques jours après l’abrogation des sanctions contre les colons, Axios a rapportéque M. Trump allait lever l’interdiction imposée par M. Biden sur les bombes de 2 000 livres destinées à Israël. L’administration Biden avait instauré cette pause en réponse à l’invasion de Rafah par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu en mai dernier.
L’équipe Biden a continué à envoyer d’autres armes à Israël et aurait même fait pression sur les membres démocrates du Congrès pour qu’ils soutiennent un important contrat d’armement, mais cela n’a pas empêché M. Netanyahu d’affirmer que les États-Unis entravaient sa guerre contre Gaza.
« Nous ne savons généralement pas de quoi il parle, nous ne le savons tout simplement pas », a déclaré à l ‘époque la secrétaire de presse de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre, aux journalistes. » Il n’y a pas d’autres pauses, aucune, aucune autre pause ou suspension en place ».
« Beaucoup de choses qui ont été commandées et payées par Israël, mais qui n’ont pas été envoyées par Biden, sont maintenant en route ! », a écrit Trump sur Truth Social.
M. Trump a également suscité des inquiétudes en semblant approuver un plan de nettoyage ethnique de la bande de Gaza.
« J’aimerais que l’Égypte prenne des gens, et j’aimerais que la Jordanie prenne des gens. Je pourrais – je veux dire, on parle probablement d’un million et demi de personnes« , a-t-il déclaré à des journalistes au cours du week-end. » Et on pourrait faire nettoyer tout ça. C’est – vous savez, c’est – au cours des siècles, c’est – c’est beaucoup, beaucoup de conflits, ce terrain. Et je ne sais pas. Il faut que quelque chose se passe. Mais c’est littéralement un chantier de démolition en ce moment. Presque tout a été démoli ».
Ses commentaires ont été rapidement condamnés par les groupes de défense des droits de l’homme et les législateurs.
« Nettoyer Gaza immédiatement après la guerre serait en fait une continuation de la guerre, par le biais du nettoyage ethnique du peuple palestinien », a déclaré Hassan Jabareen, directeur d’Adalah.
Trump a dit qu’il voulait « nettoyer » Gaza et pousser les millions de Palestiniens qui y vivent vers les pays voisins », a tweeté le sénateur du Vermont Bernie Sanders. « Il y a un nom pour cela – le nettoyage ethnique – et c’est un crime de guerre. Cette idée scandaleuse devrait être condamnée par tous les Américains ».
Lors d’une récente interview, l’envoyé spécial pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, a indiqué qu’il accueillerait favorablement un « dialogue » avec le Hamas et a fait l’éloge du gouvernement qatari pour avoir contribué à faciliter le cessez-le-feu.
« Je pense qu’il est possible de rallier tout le monde dans cette région. Je le pense vraiment. Avec un nouveau sens du leadership dans cette région », a-t-il déclaré.
Un récent rapport du Jewish Insider pro-israélien déplore le fait que Dan Caldwell, vétéran de la guerre d’Irak, semble jouer un rôle clé au Pentagone. M. Caldwell a déjà critiqué les relations entre les États-Unis et Israël par le passé.
« En fin de compte, comme dans le cas de l’Ukraine, nous n’avons plus rien à leur donner », a déclaré M. Caldwell lors d’ un podcast l’année dernière. » Nous pourrions nous retrouver dans la même situation avec Israël, et nous ne pourrons pas y remédier immédiatement en injectant davantage d’argent dans le complexe militaro-industriel ».
Traduction : JB pour l’Agence Média Palestine
Source : Mondoweiss
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