Tiré de Courrier international.
“Nous vivons en enfer”, lance Nazeer Ahmed, un habitant de Turbat, au Pakistan, dans les colonnes du Guardian. Cette ville de la province du Baloutchistan figure parmi les endroits les plus chauds de la planète ces dernières semaines. “Alors qu’une violente vague de chaleur balaie l’Inde et le Pakistan, […] la région du Baloutchistan souffre depuis des semaines de températures qui ont, à plusieurs reprises, avoisiné les 50 °C, du jamais vu à cette période de l’année”, écrit le quotidien britannique. Les habitants se sont réfugiés chez eux, incapables de travailler avant les heures plus fraîches de la nuit, et doivent faire face à de sévères pénuries d’eau et d’électricité.
“C’était dans cette ville, en 2021, que la température la plus élevée du monde au mois de mai avait été enregistrée, un sidérant 54 °C”, poursuit The Guardian. Les 200 0000 habitants de Turbat subissent des délestages électriques qui durent jusqu’à neuf heures par jour, empêchant le fonctionnement des climatiseurs et des réfrigérateurs. “Le scénario est le même dans tout le sous-continent, où les réalités du changement climatique sont ressenties par plus de 1,5 milliard de personnes, alors que les températures estivales torrides sont arrivées avec deux mois d’avance et que les moussons ne sont pas attendues avant un mois.”
Quatre vagues de chaleur en Inde depuis mars
Alors que le tournant de mars marque généralement une période de transition entre l’hiver et l’été, cette année, le mois a déjà connu plusieurs vagues de chaleur, précise The Indian Express. “Au cours d’un été inhabituellement précoce, le pays a déjà connu jusqu’à quatre vagues de chaleur depuis mars”, détaille le quotidien indien. Les experts estiment que la crise climatique cause des canicules plus fréquentes et plus longues à travers l’Inde et le Pakistan, souligne le site de CNN. “L’Inde fait partie des pays les plus touchés par les effets de la crise climatique, selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec)”.
“Cette vague de chaleur est assurément sans précédent”, a déclaré sur CNN la docteure Chandni Singh, membre du Giec et chercheuse à l’Institut indien sur l’habitat humain. “Nous avons constaté un changement dans son intensité, le moment de son arrivée et sa durée. C’est ce que les experts du climat ont prédit et cela aura des effets en cascade sur la santé.”
“Pas de plan d’action contre la canicule”
Cette canicule a déjà eu des effets dévastateurs sur les cultures, comme le blé et différents fruits et légumes, met en garde le Guardian. Avec ces températures apocalyptiques, la hausse de la demande d’électricité a entraîné une pénurie de charbon. L’Inde a ainsi annulé des centaines de trains de passagers afin d’accélérer l’acheminement du charbon vers les grandes centrales électriques du pays.
Selon Chandni Singh, à l’avenir, il faudra faire beaucoup plus pour se préparer aux vagues de chaleur. “Nous n’avons pas de plan d’action contre la canicule et il y a des lacunes dans la préparation, regrette-t-elle. Vous ne pouvez lutter que dans la mesure du possible. Cette vague de chaleur teste les limites de la capacité de survie humaine.”
Courrier international
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