Les ministères et agences gouvernementales ont reçu le mandat de réduire leurs dépenses de 10 %, afin d’épargner au total huit milliards de dollars annuellement. Cela se traduira par des coupures possibles de dizaines de milliers de postes qui ne seront pas sans effet sur la population. Les coupures actuelles se sont déjà traduites par une augmentation des délais pour les prestataires en attente de leur premier chèque d’assurance-emploi. Selon Magali Picard, V-P exécutive régionale suppléante : "À cela s’ajoute aussi un ralentissement de la gestion des pensions pour les nouveaux et nouvelles pensionné-e-s qui doivent maintenant attendre de quatre à cinq mois pour recevoir leur premier chèque. Ces réductions de postes ont déjà affecté des secteurs aussi cruciaux que l’inspection des aliments où le nombre d’inspecteurs ne suffit plus à la tâche et l’inspection des avions qui fonctionne actuellement avec un effectif réduit du tiers."
Pour sa part, le président du Syndicat de l’Agriculture de l’Alliance de la Fonction publique du Canada, Bob Kingston, a averti lundi que les compressions dans l’inspection des aliments saperaient les exportations et la confiance des consommateurs. Les chiffres du gouvernement pour 2012-14 font état d’une compression de 21,1 millions $ dans le programme de sécurité alimentaire de l’Agence canadienne d’inspection des aliments. La baisse des fonds est liée à la fin d’un programme d’inspection renforcé, initié dans la foulée de la contamination par la listeria chez l’entreprise Maple Leaf, qui a tué 23 Canadiens en 2008.
Même son de cloche à environnement Canada, le ministre Tony Clement annonçait déjà l’été dernier des compressions de 11 % de la main-d’œuvre du ministère de l’Environnement soit plus de 700 postes. Même des employés qui évaluent la qualité de l’air, soit une mission jugée prioritaire par le gouvernement, ont été touchés. Le gouvernement conservateur mettra également fin à la recherche canadienne dans l’Arctique sur l’appauvrissement de la couche d’ozone, recherche essentielle à l’identification de la perte de cette couche protectrice.
Au ministère des Ressources humaines, les coupures de 17 millions de dollars en 2011 ont déjà affecté le milieu artistique, les services de garde, les groupes autochtones et les organismes communautaires par l’abolition d’un programme destiné à former de la main-d’œuvre qualifiée.
Selon l’R du centre des femmes du Québec, le Canada n’a cessé de reculer dans les index internationaux d’égalité, passant du 7e rang en 2004 au 25e rang en 2009 selon l’indice d’inégalité entre les sexes établi par le Forum économique mondial. Ceci n’est pas le fruit du hasard, c’est le fait d’orientations claires contre l’avancement de l’égalité des femmes.
Voici quelques exemples des coupures du gouvernement conservateur sur ce plan : Il a annulé le programme national de financement des services de garde. Il a aboli le financement des activités de défense de droits des femmes pour faire taire des voix critiques. Il a fermé 12 des 16 bureaux régionaux de Condition féminine Canada. Il a cessé de reconnaître le travail invisible des femmes en supprimant des questions sur le travail gratuit dans le recensement et il a remis en question le droit à l’équité salariale des travailleuses de la fonction publique.
Le gouvernement de Stephen Harper n’effectue pas seulement des compressions qui auront des effets dramatiques sur les services publics, il procède à une désintégration de l’appareil d’État. Sans étude scientifique, comment connaîtrons-nous l’évolution de la détérioration de la couche d’ozone, sans obligation de remplir le formulaire de Recensement Canada comment aurons-nous les données essentielles de Statistique Canada pour connaître les impacts économiques des décisions gouvernementales ? Ce gouvernement coupe les vivres aux groupes de soutien et d’information comme les groupes de femmes, Droit et Démocratie, Alternatives…
Les compressions budgétaires du gouvernement Harper toucheront des milliers d’employé-e-s de la fonction publique, mais elles affecteront aussi la vie de millions d’autres.
La bataille de l’AFPC contre les compressions, c’est notre bataille à tous et toutes !