Édition du 17 décembre 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Environnement

Journée mondiale de l’eau : Eau Secours ! lance son Manifeste de l’eau

Mardi, le 22 mars, journée mondiale de l’eau, la Coalition Eau Secours ! tenait un 5 à 7 pour célébrer l’eau et lancer un Manifeste revendiquant une gestion responsable de l’eau. L’événement a réuni une soixantaine de membres, d’ami(e)s et de Porteurs et Porteuses d’eau. Le programme de la soirée incluait la lecture de notre Manifeste de l’eau (illustré par l’artiste peintre Nicole Tremblay) par la comédienne Alexandrine Agostini, le récit d’une fable du sculpteur Marcel Dubuc, l’explication du rôle de Porteur d’eau par Raôul Duguay, un exposé du pianiste Pierre Jasmin, vice-président de l’organisme « Les artistes pour la paix » et l’interprétation d’une chanson traditionnelle abénakise par la conteuse Nicole O’Bomsawin. Les invités sont repartis avec un sac-cadeau rempli de chansons et de paroles inspirantes pour sensibiliser leurs proches à la cause de l’eau.

Le manifeste se veut un appel au gouvernement du Québec et à tous les ministres et députés afin qu’ils tiennent compte de l’eau dans l’ensemble de leurs décisions, qu’ils révisent le règlement sur le prélèvement des eaux et leur protection et qu’ils assurent la pérennité des ressources en eau dans le cadre de la future politique énergétique du Québec. Vous pouvez lire et signer le manifeste en ligne.

Cette journée a aussi permis de mettre nos revendications de l’avant dans les médias. Merci aux membres du comité organisateur de cette magnifique soirée.

14 raisons majeures de soutenir Eau-Secours

2016/03/29 | Par Pierre Jasmin

L’auteur est porteur d’eau et vice-président des Artistes pour la Paix

Mise en contexte. Ce qui n’est que le point 4 de cette communication fut brutalement illustré par un reportage à RDI la veille, d’où est tirée la photo-choc chapeautant cet article (merci à Claudio Zanchettin pour cette information vitale). Encore une photo sensationnaliste du Tiers-Monde, demanderez-vous ? Non, il s’agit de la réalité de la réserve de Keshachewan dans le comté représenté aux Communes par l’excellent député Charlie Angus (NPD) qui fait des pieds et des mains pour combattre la situation de pauvreté et d’insalubrité de ces autochtones nichés au bord de la baie d’Hudson, en Ontario, mais à proximité du Québec.

Cette enfant et bien d’autres souffrent de gales sans doute causées par des moisissures dans des logements totalement insalubres et du non-accès à de l’eau potable, car plus du quart des communautés autochtones au Canada n’ont pas accès à de l’eau potable ; elles font bouillir leur eau puisée en des sources souvent insalubres !

« Bonjour ! Si je suis parmi vous, c’est grâce à Raôul Duguay qui a enregistré le CD J’ai soif et fondé les porteurs d’eau auxquels je suis très fier de m’être joint il y a quelques années. Accompagné de Daniel Gingras, je salue la présidente Martine Chatelain et l’amie Monique Rondeau.

Disciple de Jean-Sébastien Bach - Bach=ruisseau, en allemand, il signait son nom (B=2, A=1, C=3 et H= 8, le tout=14) constamment dans son œuvre par des structures de 14 notes ou de 14 mesures -, je vous présente aujourd’hui quatorze raisons majeures pour lesquelles les APLP interviennent aux côtés d’Eau-Secours. Parce que :

1. L’eau devient de + en + un enjeu de guerre : on le constate en Palestine où les Israéliens se réservent au moins douze fois plus d’eau qu’aux citoyens palestiniens, dont les oliviers et champs cultivés souffrent de manque d’eau aggravé. Les fleuves issus des neiges moins éternelles qu’on le croyait, l’Himalaya en Asie et le Kilimandjaro en Afrique, diminuent constamment de débit, ce qui laisse présager encore plus de tensions entre le Pakistan, le Bengladesh et l’Inde, et encore plus de guerres et de famines avec des millions de morts au Soudan et au Sud-Soudan (1).

2. L’eau est à protéger contre l’industrie nucléaire et c’est ce que nous avons fait en lançant un signal d’alarme contre la centrale nucléaire de Chalk River qui relâchait du tritium dans l’Outaouais, donc dans la source d’eau potable pour des millions de Québécois. Grâce à Louise Vandelac, nous avons fait une série de conférences le 6 février 2008 présidées par l’écrivain Dany Laferrière pour dénoncer le fait que le premier ministre Harper s’arrogeait le droit de démettre de ses fonctions la présidente de la Commission canadienne de sécurité nucléaire. Nous avons lancé le collectif Sortir le Québec du nucléaire, grâce à des artistes comme Diane Dufresne et Martin Petit et au coordonnateur Philippe Giroul ici présent, avec l’objectif réussi en 2012 de fermer la centrale de Bécancour (voir le film Gentilly or not to be).

3. Nous sommes très fiers à Eau-Secours d’avoir eu comme membre militant (les APLP lui ont décerné un hommage en 2010) le grand Frédéric Back qui a légué au Québec l’homme qui plantait des arbres et vous vous souvenez de cette extraordinaire scène où de la jeune forêt plantée, jaillit un ruisseau vigoureux à l’origine de la revitalisation de tout un village. Ce thème a été exploité non seulement par l’écrivain Jean Giono, mais aussi par Marcel Pagnol dans Manon des sources et dans le film français, ancêtre de nos films écologiques, Le soleil des eaux de celui qu’Albert Camus a appelé le plus grand poète français du XXe siècle, René Char. Évidemment, de Frédéric Back on se souviendra aussi de son film Le fleuve aux grandes eaux, de 1993, et au Québec de Pierre Perreault sa trilogie des Voitures d’eau à l’Île-aux-Coudres.

4. Toutes nos Premières Nations appellent à protéger la Terre-Mère (selon les interprétations panthéistes amérindiennes, en particulier mohawks) et l’eau : plus du quart des communautés autochtones n’ont pas d’eau potable et doivent faire bouillir leur eau qui rend malades leurs enfants. Je viens d’entendre à la radio l’information heureuse que le budget libéral libère 8,4 milliards de $ (2) à consacrer en cinq ans aux Premières Nations ! Or vous savez qu’elles sont au premier rang de la lutte contre les assauts répétés de projets industriels et pétroliers dommageables. Nous étions en octobre 2014 de la grande manifestation à Cacouna, dans le Bas-Saint-Laurent, avec la poète Natasha Kanopé Fontaine, contre l’érection d’un terminal pétrolier devant la pouponnière des bélugas. C’est notamment avec les écrivains Isabelle Miron, Mélissa Grégoire et Yvon Rivard, un véritable combat Éros vs Thanatos que les APLP mènent, aussi avec des émissions à Musimax telles que Les années écolo, une réalisation de Pierre-Alexis Jasmin supervisée par Guylaine Maroist (3).

5. Les APLP sont alliés à divers autres groupes écologiques : Équiterre, David Suzuki, Nature Québec, Greenpeace, Coule pas chez nous, société pour Vaincre la Pollution (Daniel Green est ici), l’Association Québécoise de Lutte contre la Pollution Atmosphérique d’André Bélisle qui a publié un recueil de caricatures didactiques sur le combat contre la pollution. Nous accordons notre confiance à des enseignants de l’UQAM spécialisés en environnement, tels feu Pierre Dansereau, Louise Vandelac, Lucie Sauvé, Isabel Orellana, Marie-France Marcotte, René Audet, Normand Brunet, Marie Saint-Arnaud et Corinne Gendron récemment décorée de la Légion d’Honneur.

6. Féministes, nous sommes comme Laure Waridel adeptes de la pensée globale et de l’agir local : nous adhérons au Projet Écosphère d’Éric Ferland et avons manifesté en faveur de l’Élan global aux côtés d’Annie Roy et Pierre Allard de l’Action Terroriste Socialement Acceptable et nous préparons le Forum Social Mondial, un rassemblement altermondialiste qui a démarré au Brésil il y a trente ans et qui aura lieu, avec nos APLP Gisèle Comtois et Laurence Chessex à Montréal du 9 au 14 août prochain.

7. Les APLP ont manifesté dans la rue à Ottawa il y a un peu plus de trois mois pour appuyer l’objectif de la COP21 (ONU), voulant limiter le réchauffement climatique mondial à moins de 2 degrés, moins de 1,5 degrés, a même renchéri la ministre canadienne de l’Environnement Catherine McKenna ! Car il en va de la survie de plusieurs pays insulaires du Pacifique et d’autres comme le Bengladesh, menacés d’inondations massives dues à la fonte des glaces des pôles, ainsi que de pays centrafricains, asiatiques ou sud-américains en proie à l’opposé à des sécheresses record.

8. L’exploitation du pétrole des sables bitumineux de la Saskatchewan et de l’Alberta est universellement reconnue comme la source majeure de l’aggravation du réchauffement climatique et nous la dénonçons dans nos écrits : d’abord cause principale du retrait du Canada de l’entente de Kyoto, elle va à l’encontre de la réussite des objectifs nationaux affirmés avec peu de précision à Paris en décembre par le gouvernement Trudeau. Mike Peters, Director of Natural Resources and Environment with Global Public Affairs, présente ses calculs ce matin selon lesquels le Canada ne rencontrerait même pas la moitié de ses objectifs énoncés à la COP21.

9. La société albertaine TransCanada veut construire un pipeline qui traverserait le Québec d’ouest en est pour acheminer le pétrole de l’Ouest canadien, et même du pétrole américain du Dakota, vers le Nouveau-Brunswick afin de l’exporter. Il y a trois mois, une étude par l’École Polytechnique, commandée par le ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles, a révélé que la construction d’un pipeline le long du fleuve Saint-Laurent serait très risquée pour ses berges instables, ainsi que pour les rivières que traverserait le pipeline.

10. L’ONU et son Secrétaire général Ban Ki-moon que nous avons applaudi au Marché Bonsecours le 12 février dernier à l’invitation du maire de Montréal, avaient consacré la Journée internationale de la Paix du 21 septembre 2014 à la lutte contre les changements climatiques. Nous nous étions alors retrouvés dans la rue à Montréal avec Stéphane Dion et son chien Kyoto, co-manifestants. À titre de ministre des Affaires étrangères, il a grandement contribué au succès de la COP21, aussi relatif soit-il.

11. Revenons à M. Coderre qui a groupé 82 maires contre la construction du pipeline, déclenchant en janvier un tollé dans l’ouest avec la chef conservatrice Rona Ambrose et son lieutenant Gérard Deltell accusant le fédéraliste Coderre de « trahir l’unité nationale », alors qu’il avait simplement déclaré, ce dont nous l’avons chaleureusement félicité : « On doit penser en termes de protection de l’eau et on doit très certainement penser en termes de protection civile et de sécurité ». Le 15 février dernier, il recevait les APLP à l’Hôtel-de-Ville : notre vice-présidente Judi Richards, l’auteur-compositeur-interprète Michel Rivard dont on connaît la chanson Le goût de l’eau et Samian, notre Artiste pour la Paix de l’année : son rap Plan Nord avait dénoncé en 2012 le plan Charest et sa dévastation programmée de la nature des Premières Nations attikamekh, algonquines, huronne-wendat, crie et innue.

12. Julie Gelfand, commissaire à l’environnement et au développement durable du Canada, constatait à la télévision de Radio-Canada que l’Office National de l’Énergie, l’organisme fédéral chargé d’évaluer le projet Énergie Est, n’était pas en mesure de s’assurer que les suivis qu’il recommande sont effectués par les compagnies pétrolières, vu que le gouvernement Harper a considérablement affaibli le processus d’évaluation environnementale, en limitant la participation du public et en excluant les changements climatiques du mandat de l’ONE.

13. Au Québec, même si le premier ministre Couillard a déclaré vouloir défendre Anticosti contre l’exploitation de pétrole - après le film de Dominic Champagne, notre APLP2011 opposant des gaz de schiste et de la fracturation polluante, avait-il le choix ? -, il estime que nous devrions être moins intolérants puisque l’ONU a établi un horizon de trente ans pour sevrer la population mondiale de sa dépendance au pétrole. Or, ce ne sont pas les opposants comme nous qui sommes radicaux, mais la science et ses données objectives alarmistes quant à l’état de la planète : lisez les données du groupe américain, maintenant international, 350.org par Bill McKibben avec qui je partageais une tribune en juin dernier à la TOHU devant une salle comble de Projet Écosphère.

14. Enfin au Québec aussi, le projet Énergie Est fait l’objet d’une évaluation du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement. Nous étions intervenus au BAPE dans le dossier des mines d’uranium, avec un résultat positif en juillet dernier. Grâce à Isabelle Miron, Lucie Sauvé et Marie Saint-Arnaud, nous allons bientôt y présenter un autre mémoire pour protéger notre environnement, notre eau. Notre confiance a été encore une fois ébranlée envers le gouvernement du Québec qui, selon l’excellent journaliste du Devoir, Alexandre Schields « a accordé récemment une subvention de 1,7 million de dollars au géant pétrolier albertain Suncor (PetroCanada), important exploitant de pétrole des sables bitumineux qui fait aussi la promotion des projets de pipelines. Les fonds publics ont été octroyés dans le cadre du programme ÉcoPerformance, mis sur pied afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre au Québec. » Proprement scandaleux, quand les études scientifiques démontrant la nocivité des sables bitumineux avaient vu leurs sources de financement universitaires charcutées par le gouvernement Harper. M. Couillard, donnez 1.7 million de $ à eau-Secours et vous verrez les émissions de gaz à effet de serre chuter !

En conclusion, n’oublions jamais que la résistance aux exploiteurs destructeurs de notre écologie s’effectue par le ralliement à des groupes militants tel qu’EAU-SECOURS, car même si les gouvernements donnent les permis, ce sont les communautés par leur vigilance (mais aussi hélas par leur apathie) qui donnent la permission.

Merci à chacune d’entre vous (une soixantaine de personnes) d’être ici et ne négligez aucun moyen d’informer nos concitoyens des enjeux. Mouillez-vous pour la cause ! Encouragez le site des APLP. Je vous laisse sur une pensée de « l’activiste » anishinaabe Winona Laduke :

Lu par la comédienne Alexandrine Agostini, voici le Manifeste du 22 mars, journée mondiale de l’eau, par la Coalition Eau Secours !

Parce que :

 L’eau est essentielle à la vie et à la santé des végétaux, des animaux et des humains.

 L’eau ne peut être remplacée par aucun autre produit.

 L’eau est en quantité limitée, fragile et menacée partout sur Terre.

 L’accès à l’eau est très inégalement réparti partout.

 L’augmentation de la population mondiale et de ses besoins en nourriture, produits manufacturés et industriels fait bondir la demande en eau.

 L’agriculture (engrais, pesticides, herbicides, etc.), la production des médicaments, la pétrochimie, la fabrication des biens de consommation polluent de plus en plus d’eau.

 L’eau est un bien collectif et public que personne ne devrait pouvoir s’approprier, embouteiller, vendre ou gérer pour faire des profits.

 Le droit à l’eau devrait être reconnu partout.

Les accords internationaux de commerce permettent aux multinationales de poursuivre des gouvernements qui tentent de protéger l’eau, comme ce fut le cas de Lone Pine Ressources contre le gouvernement du Canada.

Le bassin du Saint-Laurent et des Grand-Lacs, qui fournit l’eau potable à 40 millions de personnes, subit des pressions de plus en plus grandes.

Nos lois et règlements ne protègent pas suffisamment l’eau, comme en témoigne le récent « flushgate » à Montréal.

Nos ressources en eau et nos nappes souterraines ne sont pas assez étudiées.

Nos déchets et nos égouts sont encore trop souvent sources de pollution de l’eau.

Nous n’avons toujours pas de solutions efficaces pour nettoyer l’eau souillée comme celle de Mégantic ou des lagunes de Mercier.

L’éventuel passage des hydrocarbures par oléoducs, trains et navires menace encore notre fleuve et plus de 800 rivières et cours d’eau.

Nos victoires et celles de nos partenaires des dernières années (échec de l’installation d’un port pétrolier à Cacouna, remise en question de l’exploitation des hydrocarbures à Anticosti, rejet de la fluoration de l’eau par des municipalités, etc. bien qu’importantes, sont fragiles, car nous ne pouvons pas nous fier aux déclarations de nos dirigeants, désormais déguisés en vert, sous couvert d’« acceptabilité sociale ».

De plus en plus de citoyens, regroupés dans des organisations locales, régionales ou nationales et des coalitions d’organisations citoyennes sonnent l’alarme, mènent de luttes pour la protection de l’eau.

Les organisations qui défendent le bien commun sont menacées par des coupures de subventions et un projet de loi qui désirent les associer à des lobbys.

Nous, Porteuses et Porteurs d’eau de même que tous les membres de la Coalition québécoise pour une gestion responsable de l’eau, Eau Secours !

 Exhortons le gouvernement du Québec, tous ses ministres et ses députés de tenir compte de l’eau dans l’ensemble de leurs décisions ; la volonté politique et l’octroi de ressources humaines et financières pour le faire doivent être au rendez-vous.

 Demandons que le règlement sur le prélèvement des eaux et leur protection soit entièrement revu ; qu’à la Politique nationale de l’eau soient associés des lois et des règlements qui assurent une réelle défense de l’eau afin de mettre fin à l’actuel malstrom de juridictions contradictoires.

 Exigeons aussi que la future politique énergétique du Québec tienne compte de la protection et de la pérennité des ressources en eau, ici et ailleurs.

À l’occasion de la Journée mondiale de l’eau, nous invitons la population du Québec à être vigilante devant toutes les politiques qui concernent l’eau, à s’informer et à joindre Eau Se cours ! Bref, à se mouiller

Le CA des Artistes pour la Paix a signé (14 signatures !)

Mille enfants meurent chaque jour dans le monde des suites de maladies liées à l’eau et à l’hygiène, pourtant faciles à éviter. D’autre part, les inondations représentent 70% des décès liés à des catastrophes naturelles. L’accès à l’eau pour tous, objectif de développement durable (ODD) fixé par le Programme des Nations Unies pour le développement (Pnud) pour 2030 est encore loin. Aujourd’hui, 1,8 milliard de personnes sont encore privées d’eau propre à la consommation et 700 millions n’ont aucun accès à l’eau.

Dont 2 milliards spécifiquement pour résoudre ce problème de manque d’accès à l’eau potable

Satisfaction de voir le budget Morneau promettre 1,9 milliard de $ pour la culture, dont une part appréciable à Radio-Canada.

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