« Combien de tragédies seront nécessaires avant que l’on ne respecte la santé et la sécurité de ces femmes au travail, qu’elles aient un salaire décent et qu’elles puissent enfin être entendues, dans le respect de leur droit d’association et de négociation ? », affirme Amélie Nguyen, coordonnatrice du CISO.
Face à leur grande précarité, le Centre international de solidarité ouvrière (CISO) demande au gouvernement canadien de mettre en place un poste d’ombudsman indépendant pour sanctionner les compagnies canadiennes qui violeraient les droits des travailleuses et travailleurs à l’étranger ; et d’adopter une loi qui permettrait aux ressortissant.e.s étrangers de poursuivre efficacement les compagnies canadiennes à partir de leur pays. De même, le CISO demande que les firmes multinationales soient reconnues imputables pour les actions commises dans l’ensemble de leur chaîne de production, à travers le monde pour les violations de droits humains et que des pressions soient faites pour que ces chaînes soient gérées de manière transparente.
En effet, au Bangladesh, malgré la signature de l’Accord sur les incendies et la sécurité des bâtiments au Bangladesh en mai 2013 par plusieurs grandes marques de vêtements, plusieurs lacunes persistent. Par exemple, selon un rapport de janvier 2016, presque tous les fournisseurs de H&M sont en retard dans la réparation de leurs bâtiments et le manque de sorties de secours adéquates persiste dans 50% d’entre eux. Le même mois, trois fédérations syndicales internationales reprochaient au gouvernement bangladais de trop peu faire pour assurer le respect du droit d’association au sein d’une industrie dans laquelle les dirigeants d’usine utilisent encore l’intimidation et la violence pour empêcher toute association syndicale.
La solidarité internationale entre travailleuses et travailleurs est essentielle pour faire pression sur nos gouvernements et les grandes multinationales pour le respect du travail décent au Bangladesh et ailleurs.
Kalpona Akter a commencé à travailler comme travailleuse du textile à l’âge de 12 ans. À 16 ans, elle a été congédiée parce qu’elle avait tenté de former un syndicat dans l’usine où elle travaillait. En 2001, elle et deux autres travailleuses du textile ont fondé le Center for Worker Solidarity du Bangladesh (BCWS) qui offre aux travailleuses du textile de la formation en matière de droit du travail et s’occupe de la défense de leurs droits. Mme Kalpona et d’autres membres du BCWS du Bangladesh ont été la cible d’une sévère répression en raison du travail qu’elles accomplissent. Aujourd’hui, le BCWS continuent sa lutte afin que les travailleuses du textile puissent espérer travailler dans un environnement sécuritaire assurant le respect de leur dignité.
Grâce à l’appui du Syndicat des Métallos, elle donnera des conférences au Congrès des Métallos, à l’Université de Montréal et à l’Université du Québec à Montréal.