Édition du 18 juin 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Opinion

Il faut voir Belém pour comprendre Davos

Davos et Belém
Deux sommets qui en disent long.
Deux mondes.
L’économique et l’humain.
L’exploitation et la protection.

Davos, on dit que c’est « l’élite » politique et financière !

Qui donc est cette « élite » ?

Qui donc a favorisé cette « crise » dans laquelle le monde se retrouve ?

C’est précisément cette « élite » qui a tout fait pour favoriser cette crise mondiale, cette dérive du capitalisme d’une cupidité sans limites.

Des gens qui prônent l’abolition des limites.

Abolition des limites à l’exploitation. Il faut coûte que coûte que les tout-puissants prédateurs économiques mondiaux puissent en toute impunité et en toute liberté exploiter la main-d’œuvre très bon marché (une sorte d’esclavagisme du XXIe siècle), Chine, Inde, Malaisie, Philippine…

(presque plus le Mexique, les maquiladoras ont été abandonnées. Déjà en 2002 on commençait à trouver que ces zones d’exploitation sans contrôle coûtaient trop cher en esclavage).

À relire : Éric Desrosiers

Édition du samedi 14 et du dimanche 15 décembre 2002

« Mexique - Faut-il sauver les maquiladoras ? »

http://www.ledevoir.com/2002/12/14/16455.html

Il faut aussi abolir tout ce qui peut « altérer » le profit. Donc, à Davos on parle du « danger » (SIC) du protectionnisme !

Il ne faut « absolument pas » que les prédateurs économiques qui creusent le fossé, que dis-je ; le précipice, aient à payer la moindre taxe et le moindre impôt.

On constate, une fois de plus que « l’élite » (sic) de Davos, est au service des prédateurs économiques qui exploitent Humains et ressources naturelles, causant la pauvreté et la pollution, tout en concentrant d’une façon incroyable la richesse.

C’est « LA » grande conclusion de Davos : les dangers du protectionnisme !!!

Ouvrez bien grand la bouche et avalez bien la fourberie que l’on ne prend même pas la peine de déguiser !

Le danger du protectionnisme ! Vous rendez-vous compte ?

On craint même Obama, cet écoeurant qui a dit que les travaux d’infrastructures de son pays devraient se faire avec de l’acier "made in USA" !

Obama a bien raison.

Tous les pays devraient reprendre leurs économies en main. L’économie globale ne sert qu’une clique de quelques prédateurs. Tous les pays en souffrent, il faut revenir à cette publicité des années 70 (je crois) : "Achetez du Québec d’abord" ou quelque chose du genre, je ne me souviens plus trop.

Et pourtant, à Davos, cette « élite » qui sauve (sic) le monde, n’a qu’un seul objectif : poursuivre le néolibéralisme global. La terre n’est plus qu’un petit village global où l’on peut tout exploiter et créer de la richesse (!!!).

On veut conclure les accords de Doha qui visent à renforcer la libéralisation du commerce.

Une vingtaine de ministres du commerce se sont rencontrés de manière « informelle » à Davos en présence de Pascal Lamy, directeur général de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) dans le but de conclure cette superbe entente pour exploiter sans frontières et sans limites.

Il faut s’ouvrir grand les yeux sur l’exploitation humaine et environnementale.

Où donc est passé ce célèbre reportage de Radio Canada nous montrant la dévastation du nord de l’Alberta ?

OUBLIÉE ! Cette superbe dénonciation est oubliée !

Rapidement enterrée sous des montagnes de justifications, d’explications, de… et le massacre environnemental se poursuit… enrichissant les étrangers et polluant les territoires canadiens.

Davos nous parle du danger du protectionnisme et des bienfaits de la globalisation.

Belém, c’est un autre monde

On parle d’autonomie, on parle de souveraineté sur les richesses naturelles, on parle d’auto-suffisance et d’entraide régionale. (pétrole bon marché pour Cuba pour aider l’île qui survit à un blocage économique depuis près de 50 ans, en échange de médecins pour soigner la population pauvre qui mourrait de la moindre maladie avant qu’un gouvernement décide de considérer ces citoyens totalement démunis).

Luiz Inácio Lula da Silva, le président socialiste du puissant Brésil, a décidé de ne pas aller rencontrer ces vils exploiteurs de Davos pour plutôt se réunir avec la population et ses amis à Belém. Un autre monde à Belém. Un monde où l’Être Humain est à l’avant-plan. L’économie, cet outil, est reléguée là où il doit. On parle de mieux vivre, on parle de se retrousser les manches pour forger un monde meilleur, on parle d’entraide et d’environnement, on parle aussi d’exploitation.

Au niveau de l’exploitation des richesses (du saccage environnemental) et de l’exploitation de l’Humain, ces habitants d’Amérique latine sont tous docteurs en la matière. Des siècles d’exploitation pour obtenir leur doctorat. Aujourd’hui, lorsqu’ils parlent d’impérialisme, de domination, d’ingérence et d’exploitation, ils savent de quoi ils parlent.

À Belém, il y avait un Indien, un ex-évêque, un militaire, un économiste (de Chicago, un Chicago-boy !) et un syndicaliste : Morales, Lugo, Chávez, Correa et Lula, à voir et à entendre.

Il faut voir et entendre ces présidents, même si vous ne maîtrisez pas l’espagnol, seulement le langage corporel et la réaction de la nombreuse assistance en disent beaucoup.

http://www.telesurtv.net/noticias/multimedia/video.php

Avec l’outil de recherche « Buscador de videos »

cherchez : « Intervencion Foro Social 2009 »

Vous trouverez le discours de

Evo Morales, président de Bolivie, l’Indien

Rafael Correa, président de l’Équateur, le Chicago boy

Hugo Chávez, président du Venezuela, le militaire

Fernando Lugo, président du Paraguay, l’ex-évêque

Pour un excellent résumé (en espagnol) avec des extraits de discours des présidents, pour entendre Lula le président du Brésil (à la fin du résumé, à 10 min. 21 sec. du début) et pour sentir l’ambiance de Belém

http://www.radiomundial.com.ve/yvke/noticia.php?18607

Il faut voir Belém pour comprendre Davos.

Et il est temps de comprendre Davos.


Voir en ligne : http://www.ledevoir.com/2009/02/02/...

Mots-clés : International Opinion
Serge Charbonneau

De Québec

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