Édition du 29 octobre 2024

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Hillary Clinton l’opportunisme de droite au pouvoir

Depuis le début des primaires, Hilary Clinton ne cesse de répéter qu’elle a un plan « pour tout » : il y a des problèmes majeurs dans le système d’éducation américain, Hilary a un plan. Le système de santé est défectueux, voici la solution. Il en va de même pour la pauvreté, le chômage, l’augmentation du salaire minimum à 15 $ de l’heure. Hilary Clinton se présente comme la candidate « taillée sur mesure » pour les besoins de chaque citoyen des États-Unis, quitte à promettre la lune et se déclarer « progressiste ».

Quand la majorité des femmes âgées entre 18 et 45 ans se sont ralliées à Bernie Sanders, Clinton se désolait de cette situation qu’elle considérait comme un désaveu de ces efforts pour l’avancement des femmes. Elle ne s’est pourtant jamais prononcée en faveur de l’égalité salariale entre les hommes et les femmes, peut-être par peur de décevoir ses appuis à Wall Street. Sans oublier qu’Hilary Clinton s’est énormément contredite depuis les dernières années : elle était autrefois contre le mariage gai et se faisait hésitante sur la question du libre-choix à l’avortement. Au début des luttes féministes américaines, en 1964, Hilary Clinton travaillait à la campagne présidentielle du sénateur Barry Goldwater ; un raciste notoire, libertarien et un des responsables de la renaissance du conservatisme d’extrême-droite. Ce même Golde-water qui proposait de mettre fin à la guerre du Vietnam en larguant une bombe atomique sur Hanoï.

Quand Sanders défendait les revendications syndicales exigeant une hausse du salaire minimum à 15 $ de l’heure, Clinton cherchait déjà un compromis : 12 $ de l’heure. Or, pour subtiliser des votes à Sanders, elle n’a pas hésité ensuite à l’imiter et à appuyer les revendications en faveur du 15 $. Sanders était contre l’accord du Partenariat Tans-Pacifique, Clinton était ouvertement en faveur. Aujourd’hui, elle prétend avoir des hésitations face à ce projet. Clinton a également fait volte-face lorsqu’elle fut critiquée sur son appui antérieur à l’intervention militaire en Irak. Confrontée à son ancienne position, elle a esquivé les questions gênantes en prétendant ne pas avoir eu, à ce moment, toutes les informations nécessaires à une position éclairée sur le sujet. Elle était pourtant sénatrice de l’État de New York et ses contacts à Washington possédaient probablement des informations lui permettant de prendre une telle « position éclairée ». Elle offrit sensiblement les mêmes réponses évasives par rapport à la fuite de courriels confidentiels dans sa boîte personnelle et son rôle dans l’affaire Benghazi.

Hillary Clinton n’a pas déployé d’effort pour obtenir des appuis de la classe ouvrière, particulièrement au sein des centrales syndicales. Elle se fit sur l’appui déjà acquis de la bureaucratie syndicale. Mais l’effort pour aller chercher les jeunes ouvriers et ouvrières, ceux qui ont été éveillés par la campagne de Sanders est absente. Comme nous l’avons dit dans des chroniques antérieures, sans un appui massif de la part les 14 millions partisans de Sanders, Mme Clinton ne gagnera pas. De plus, l’appui de Michael Bloomburg envers Clinton est resté sans effet dans sa stratégie pour obtenir de nouveaux appuis. Bloomburg est peu apprécié des féministes, des environnementalistes et des ouvriers et ouvrières. Son appui nous rappelle une chose connue de tous : Hillary Clinton est la candidate de la droite modérée et de l’establishment financier. Or, ceux qui ont le plus souffert de la crise (la classe ouvrière et le sous-prolétariat américain) ne fait pas la différence entre Clinton et les néoconservateurs traditionnels qui sont responsables de leur malheur.

Ce n’est pas un hasard si 59 à 61 % des Américains sondés récemment affirment n’avoir confiance en aucun des deux principaux candidats présidentiels de 2016. Ainsi, le choix proposé à la population par le bipartisme est impopulaire et ne suscite aucune passion politique. Une fois de plus, l’élection présidentielle américaine oscille entre deux tendances : la droite néolibérale (Hilary Clinton) et l’extrême droite populiste (Donald Trump). L’horizon politique des États-Unis est bouché et cette élection en est la preuve réitérée.

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