« Le temps est venu de demander au gouvernement de prendre ses responsabilités », a lancé le maire François Roussy aux personnes présentes.
Gaspé a adopté un règlement sur l’eau potable qui a pour effet d’empêcher Pétrolia de forer Haldimand n° 4. En faisant cela, le conseil municipal a simplement fait « ce que Mme Marois [la première ministre] a dit », estime le maire. « Le gouvernement veut voir se développer cette industrie, mais avec les plus hauts standards en matière d’environnement et d’acceptabilité sociale. »
Une goutte d’eau comme symbole
Les manifestants répondaient à l’appel du comité Ensemble pour l’avenir durable du grand Gaspé. « C’est non seulement pour rappeler notre appui au règlement si quelqu’un voulait le faire invalider, mais aussi pour lancer le mouvement de la goutte d’eau », a expliqué la porte-parole du comité Lise Chartrand.
Les personnes présentes ont épinglé une goutte d’eau en tissu bleu sur leur manteau. Mme Chartrand espère que ce symbole deviendra celui d’un mouvement québécois en faveur de la protection de l’eau potable.
Maintenant, 51 municipalités représentant 100 000 personnes ont un règlement du genre de celui de Gaspé, a affirmé la porte-parole. Aujourd’hui, des citoyens manifestent à Bécancour, a dit Mme Chartrand. Dans les prochains jours, a-t-elle ajouté, d’autres vont se présenter à la séance de leur conseil municipal à Ristigouche-Partie-Sud-Est, Bonaventure, Amqui et Trois-Rivières, pour demander une règlementation.
Des Églises en soutien
Par voie de communiqué, l’évêque anglican du diocèse de Québec (qui inclut la Gaspésie), Dennis Drainville, avait invité les anglicans à « se joindre au mouvement d’opposition pacifique aux projets de forage de Pétrolia jusqu’à ce qu’il puisse être clairement démontré que l’exploration pétrolière ne constitue pas un danger à la sécurité de l’approvisionnement en eau pour la région ».
L’évêque catholique de Gaspé, Jean Gagnon, était présent à la manifestation avec plusieurs membres de son équipe diocésaine. « L’eau et l’air sont pour tout le monde, a-t-il déclaré. L’économie doit être au service des gens. » En cas de problèmes environnementaux, « ce sont les plus petits qui payent », estime-t-il.