« Pour corriger à long terme cette pénurie, il est nécessaire d’accentuer la promotion du programme de DEP pour devenir préposé aux bénéficiaires, d’offrir cette formation à temps partiel et d’améliorer les conditions d’exercice. Le CIUSSS a plutôt décidé de diminuer la qualité de formation du personnel. Quelles seront les conséquences sur la qualité des soins ? », déplore Louise Chabot, présidente de la CSQ.
Rappelons que le CIUSSS de la Capitale-Nationale, confronté à une pénurie de préposés aux bénéficiaires, a mis sur pied une formation accélérée de 5 semaines - plutôt que les 25 exigées au DEP - afin de combler 300 postes d’ici l’été.
Miser sur la formation reconnue par le ministère de l’Éducation
« La formation actuellement offerte au DEP est reconnue et a été développée en collaboration avec le ministère de la Santé et des Services sociaux. Elle est offerte par des enseignantes et enseignants qui sont doublement qualifiés, à la fois comme pédagogues et comme personnel expérimenté de la santé. Cette voie, qui assure une qualité de formation, doit être clairement privilégiée. Alors que le gouvernement réfléchit sur une politique de réussite éducative, on prend la décision de ne pas diplômer des centaines de personnes. De plus, quel est le message qui est envoyé aux élèves actuels et futurs qui font le choix d’aller se qualifier et d’ainsi obtenir un diplôme en formation professionnelle ? », ajoute Josée Scalabrini, présidente de la FSE-CSQ.
Des inquiétudes quant à la qualité de la formation
Les trois organisations s’inquiètent particulièrement des compétences et des notions qui seront écartées de la formation organisée par le CIUSSS.
« Comment peut-on espérer offrir la même qualité en si peu de semaines de formation ? Nous nous sommes pourtant bâti une solide expertise, dans nos centres de formation professionnelle, pour que les personnes qui en sortent puissent offrir des soins de qualité à la population. Est-ce qu’on accepterait une formation accélérée pour les médecins ? C’est un très mauvais message que le gouvernement nous envoie aujourd’hui », affirme Daniel Gauthier, vice-président du syndicat de l’enseignement de la région de Québec (SERQ-CSQ).
Selon la CSQ, l’environnement professionnel de plus en plus exigeant dans le milieu de la santé, notamment en raison de la lourdeur des cas et des nouvelles responsabilités professionnelles, nécessite le suivi d’une formation de qualité comme celle déjà offerte au DEP.
« Il existe des solutions pour contrer cette pénurie ; celle qui est mise de l’avant par le CIUSSS n’est ni acceptable, ni responsable. D’un côté, on en demande toujours plus au personnel de la santé et de l’autre, on abaisse la qualité de leur formation. Pour la cohérence, on repassera », conclut Louise Chabot.
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