En décembre 2015, Femmes Autochtones du Québec (ci-après FAQ) a publié un rapport de recherche sur les femmes autochtones disparues ou assassinées au Québec intitulé « Nānīawig Māmawe Nīnawind, Debout et solidaires. Femmes autochtones disparues ou assassinées au Québec ». Il s’agissait de la première étude sur le sujet au Québec. Ce rapport illustrait le portrait de cette situation de lourde importance dans la province. Comme mentionné dans le mémoire de FAQ, la disparition est un phénomène récurrent en milieu autochtone et par le biais de politiques coloniales telle la Loi sur les Indiens et les pensionnats autochtones, il existe depuis bien longtemps.
Les femmes autochtones sont doublement discriminées du fait d’être femmes et autochtones : au racisme s’ajoute le sexisme et plus généralement d’autres formes d’oppression patriarcale et colonialistes, ce qui donne à FAQ une mission plus intersectionnelle, plusieurs causes à défendre. Il s’avère même qu’une victime sur cinq est autochtone, selon #CestunFémicide 2020 de l’Observatoire canadien du féminicide pour la justice et la responsabilisation (OCFJR).
FAQ s’est engagée depuis plusieurs années à soutenir les proches des femmes autochtones disparues ou assassinées et continue d’entreprendre toutes les mesures nécessaires afin que les demandes des familles et des survivantes soient entendues et prises en considération. FAQ travaille également dans le même sens que l’ENFFADA, dont l’un des mandats est d’examiner les causes sociales, économiques, culturelles, institutionnelles et historiques sous-jacentes qui contribuent à perpétuer la violence envers les femmes et les filles autochtones au Canada.
Encore aujourd’hui, les femmes autochtones se sentent négligées et méprisées par les institutions et par le nombre trop restreint de services adaptés, ce qui augmente leur méfiance et leur crainte de se diriger vers ces mêmes aides. Plusieurs familles ressentent encore énormément de frustration et d’impuissance envers les autorités qui trop souvent n’établissent pas un suivi constant et adéquat à leur cause. Plus précisément, bien qu’il existe quelques ressources d’aide, il en manque énormément au sein des communautés et hors communautés pour les femmes autochtones et celles qui existent ne répondent pas souvent aux besoins réels des femmes autochtones.
Voici pourquoi il est primordial de créer des établissements d’aide spécialement conçus pour et par des femmes autochtones. Il est impératif d’augmenter les ressources et leur capacité d’accueil afin que les femmes autochtones soient mieux encadrées et soutenues en tout temps. Aucune négligence ne sera tolérée, chaque femme compte, et chaque situation est urgente à résoudre.
FAQ tient tout de même à ajouter que les paroles ne sont pas suffisantes, les actions majeures sont nécessaires. « Combien de fois avons-nous été consultées ? Combien de fois avons-nous participé à des tables de travail et de consultation en émettant des suggestions de solutions ? Pourquoi sommes-nous encore témoins de ces féminicides ? Il faut que ça cesse ! », proclame Viviane Michel, présidente de FAQ.
Grâce au développement de ces ressources spécifiquement modelées aux besoins des femmes autochtones, car il faut être conscient que leurs besoins diffèrent des autres femmes, leur vie sera améliorée à court et à long terme. Le cycle de violence intergénérationnelle sera enfin éliminé, mais pour ce faire, il est également primordial de sensibiliser les hommes et de ne pas maintenir un sentiment d’impunité envers les agresseurs.
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