« Non seulement on ignore si on va bel et bien trouver quelque chose au bout d’une exploration qui peut durer jusqu’à vingt ans, mais cette longue phase de prospection constitue un danger plus grand que l’exploitation elle-même », explique Stéphane Poirier, coauteur de la fiche et chercheur-associé à l’IRIS.
La fiche précise que les risques associés au développement de la filière des hydrocarbures dans le golfe du Saint-Laurent sont très élevés pour les communautés côtières. Les déversements routiniers qui accompagnent inévitablement ce type de projet affectent négativement les communautés avoisinantes. Les chercheurs estiment par ailleurs qu’un accident de plus grande ampleur pourrait coûter un demi-milliard à l’industrie de la pêche de la Gaspésie, du Bas-St-Laurent, des Îles-de-la-Madeleine et de la Basse-Côte-Nord.
« Les risques sont élevés, mais en plus on s’aperçoit que le seul type d’hydrocarbure actuellement prouvé dans le golfe du Saint-Laurent, le gaz naturel, n’est même pas rentable. À chaque fois qu’on aborde cet enjeu, on s’imagine que les dollars vont pleuvoir, or, rien de tout ça n’a lieu », renchérit Bertrand Schepper, coauteur de la note et chercheur à l’IRIS.
Les précédents tels que la construction de la plateforme Hebron à Terre-Neuve ont montré que les retombées de l’exploitation pétrolière et gazière sont minces en termes d’emplois à long terme. Pour chaque million de dollars investis dans la production pétrolière au Québec, il se crée à peine trois emplois alors que le même investissement peut en créer jusqu’à une quinzaine dans d’autres domaines énergétiques.
La fiche « Hydrocarbures dans le golfe du Saint-Laurent : plus de coûts que d’avantages économiques ? » est disponible gratuitement sur www.iris-recherche.qc.ca.
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