« Il faut encore rappeler au ministre Bolduc que le réseau scolaire ne se gère pas comme celui de la santé et que les objectifs y diffèrent fondamentalement. Revaloriser la profession enseignante, mais à coût nul comme il le dit, ne passe assurément pas par une augmentation de la pression sur le dos des enseignantes et enseignants, surtout dans un contexte où on coupe effrontément dans les moyens qu’on met à leur disposition pour les aider à faire réussir les élèves. Nous avons demandé une rencontre d’urgence avec le ministre parce que nous ne comprenons tout simplement pas où il s’en va. Il est clair que nous aurons à faire le point en instance sur la direction que prend le réseau. Pourquoi le ministre tient-il ce discours très dévalorisant sur la qualité de l’enseignement ? Pour tenter de redorer son image ? Nous nous attendons plutôt du ministre qu’il prenne en considération l’opinion des principaux intéressés pour valoriser leur profession », a déclaré Mme Josée Scalabrini, présidente de la FSE.
La FSE rappelle que le rapport Champoux-Lesage, duquel le ministre Bolduc s’inspire, en est un qui a été décrié par plusieurs en raison de son caractère éminemment politique et de ses recommandations complètement hors mandat.
Comme le gouvernement est à l’heure d’évaluer la pertinence de ses programmes, la FSE profite de l’occasion pour lui demander de ne pas ajouter de bureaucratie dans les écoles en procédant à la création d’un ordre professionnel des enseignants. En effet, cette structure supplémentaire serait lourde et strictement inutile dans le contexte de l’école québécoise, en plus de ne pas être souhaitée par les premiers concernés.
Comme l’avait signifié l’Office des professions du Québec en affirmant que la profession enseignante était déjà suffisamment encadrée, les enseignantes et enseignants doivent obtenir leur brevet d’enseignement et respecter la Loi sur l’instruction publique, les différents régimes pédagogiques, le Programme de formation de l’école québécoise et l’Instruction annuelle. De plus, ils sont soumis à la vérification de leurs antécédents judiciaires, aux mécanismes d’évaluation déjà existants, ainsi qu’au mécanisme de plaintes au protecteur de l’élève. La FSE invite le gouvernement à se préoccuper plutôt des vraies affaires, c’est-à-dire accorder les moyens à l’école de mieux soutenir les apprentissages et la réussite des élèves.