Édition du 24 septembre 2024

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Services publics

Suppressions de postes dans la protection de la faune - Québec atteint la mauvaise cible (SFPQ)

QUÉBEC, le 3 sept. 2014 - Le Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ) et le Syndicat des agents de protection de la faune du Québec (SAPFQ) mettent en garde le gouvernement libéral sur les conséquences des suppressions de postes annoncées au ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP). Non seulement ces pertes d’emplois auront un impact sur la capacité de surveiller les activités de chasse, de pêche et de protection de la faune, mais cela constitue une menace pour toute l’industrie de la chasse et de la pêche qui engendre près de deux milliards de dollars en retombés économiques annuellement et représente près de 14 000 emplois, principalement en région éloignée.

« Actuellement les gestionnaires de ce ministère tentent de nous faire croire qu’en sabrant près de 10% des techniciens fauniques et en réduisant drastiquement le nombre d’agents de la faune, les mandats de gestion et de protection de la faune sur le territoire québécois ne s’en trouveront pas affectés. Le gouvernement Couillard suit les traces du gouvernement Harper qui sabre inconsciemment dans les postes techniques, scientifiques et opérationnels liés à l’environnement », s’insurge Paul Legault, président du SAPFQ.

Les spécialistes de la faune qui travaillent au MFFP s’occupent entre autres de suivre les populations des espèces chassées et pêchées pour établir des quotas d’exploitation qui ne mettront pas en péril la survie des espèces. Ensuite, les agents de la faune s’assurent du respect de ces règles sur l’ensemble du territoire québécois. Paul Legault illustre : « Quand on protège les ours noirs contre le braconnage et qu’on maintient ou améliore leur population sur le territoire, on contribue à maintenir la vitalité économique des régions qui comptent sur la chasse pour faire travailler leurs gens et maintenir leurs commerces ouverts. Mais saviez-vous que les vésicules biliaires d’ours noirs sont très prisées en médecine chinoise et que le prix qu’on en offre sur le marché noir tourne autour de 150 $ l’unité ? Il faut savoir qu’il est interdit de posséder ou d’exporter des vésicules biliaires d’ours noirs, mais avec moins de surveillance faunique, l’appât du gain facile a des chances de voir une hausse du braconnage de cette espèce ».

Lucie Martineau renchérit : « On connaît les ravages que la soupe à l’aileron de requin prisée des Chinois a eu sur les populations mondiales de cette espèce. Le Québec deviendra-t-il l’eldorado des vésicules biliaires d’ours noirs, et ce, pour sauver quelques dollars dans un secteur déjà malmené par des déménagements répétitifs d’un ministère à l’autre qui eux-mêmes engendrent du gaspillage ? Que le gouvernement commence donc par s’attaquer aux grosses économies qu’il pourrait faire s’il arrêtait de confier des pans de murs entiers en sous-traitance qui coûte en moyenne plus de deux fois le prix qu’une même activité coûte lorsqu’elle est faite par des employés des services publics ! »

Les employés remplacés par des sous-traitants

Dans leurs communications aux employés, les gestionnaires du MFFP avouent que la hauteur des compressions demandées par le gouvernement et l’absence de marge de manœuvre dans le ministère ont conduit à ces suppressions de postes. Pourtant, les Syndicats constatent que la direction de la gestion de la faune de Lanaudière et des Laurentides désire allouer un contrat de service pour réaliser l’inventaire sur le terrain de deux espèces de poissons afin de poser un diagnostic. 

« C’est scandaleux, au moment même où ce ministère se déleste de son personnel, il se tourne vers des ressources externes pour réaliser des travaux qui auraient pu être accomplis par ses employés congédiés parce que, la vérité qu’on ne dit jamais aux citoyens, c’est que des missions superflues dans les ministères, il n’y en a pas alors les activités doivent être faites par d’autres pour diminuer une colonne de chiffres : les salaires, mais en contrepartie, on augmente les honoraires et services techniques et professionnels » dénonce Lucie Martineau, présidente générale du SFPQ. Paul Legault ajoute : « C’est presque toujours dans les services opérationnels qu’on coupe en premier mais très rarement dans la structure de gestion et de direction. Quand le gouvernement dit que tout le monde doit faire des efforts pour revenir à l’équilibre budgétaire, cela exclut-il les gens qui prennent les décisions ? »

Pour informations complémentaires :

Ours noirs : 
http://www.mddelcc.gouv.qc.ca/faune/chasse/convention-cites.htm http://agora.qc.ca/documents/ours--le_trafic_des_vesicules_biliaires_dours_noirs_par_societe_de_la_faune_et_des_parcs_du_quebec

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