Nous sommes à quelques semaines de l’année 2022. Une année où il y aura une élection générale au Québec et la commémoration du « Printemps érable ».
Élection générale et pluie de millions ou de milliards ?
Qui dit élection générale, dit nécessairement une avalanche de promesses millionnaires ou milliardaires. La CAQ ne promet-elle pas un 3e lien à Québec au coût de 10 milliards ?
Le Parti libéral du Québec pour sa part, aux prises avec des tensions internes qui minent sa crédibilité et sa possibilité d’alterner au parti au pouvoir, sollicite en ce moment le vote d’une clientèle ciblée. C’est ainsi qu’il faut voir et lire la promesse de ce parti aux personnes aînées de 70 ans et plus de leur verser jusqu’à 2000,00$ par année (pour les personnes dont le revenu annuel ne dépasse pas 50,000$), s’il accède au pouvoir. Coût de la mesure pour le trésor public ? Environ 2 milliards de dollars.
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Commémoration du « Printemps érable » et exagération dans l’interprétation
2022, cela fera 10 ans que le mouvement étudiant déclenchait une grève d’une ampleur et d’une durée sans précédent au Québec. L’objectif de ce mouvement d’opposition était le suivant : l’annulation de la hausse des droits de scolarité projetée par le gouvernement Charest dans le budget de 2012-2013. Et depuis, les droits de scolarité suivent la hausse de l’inflation. Manifestement, nous sommes loin d’un gel. Oui, la hausse envisagée par le gouvernement Charest, sur la période d’abord de 5 ans et ensuite de 7 ans, a été bloquée. Mais, le gouvernement Marois a mis en place un mécanisme automatique annuel haussier de ces droits. Résultat : les droits (ou les frais ?) de scolarité sont toujours en hausse et des étudiantEs ne cessent de s’endetter pour accéder au savoir.
Combien coûterait l’annulation des droits de scolarité à l’université au Québec ? À l’époque, moins de 1% du budget de la province de Québec. Aujourd’hui ? Probablement moins que les 10 milliards du tunnel Lévis-Québec et toujours moins que les 2 milliards du PLQ.
Droits de scolarité, indexation, gel ou abolition ?
Au sortir du conflit étudiant de 2012, l’ex-premier ministre du Québec, Jacques Parizeau, accordait une entrevue au quotidien Le Devoir. Entrevue dans laquelle il confirmait que le Québec avait les moyens d’abolir (oui, vous avez bien lu, « abolir ») les droits de scolarité et qu’il s’agissait seulement, pour que cette mesure se concrétise, d’une volonté politique.
https://www.ledevoir.com/societe/education/371080/jacques-parizeau-en-entrevue-au-devoir. Consulté le 23 novembre 2021.
Conclusion
Ce n’est pas en exagérant le résultat de la lutte du Printemps érable de 2012 que nous assisterons au gel des droits de scolarité et de leur abolition. C’est plutôt en indiquant de combien ils augmentent annuellement et en précisant qu’année après année le gouvernement du Québec a de plus en plus à sa disposition les ressources financières pour les abolir. Il s’agit là d’une simple question de volonté politique et… d’honnêteté intellectuelle.
Yvan Perrier
23 novembre 2021
6h30
yvan_perrier@hotmail.com
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