C’est le cas pour ce jeune couple se fréquentant depuis plus de 12 mois. L’homme est prestataire de l’aide sociale. Il milite dans des groupes de défense de droits. La femme travaille. Elle est cheffe de famille monoparentale. Son budget est serré, elle ne réussit pas à mettre de l’argent de côté pour les imprévus et les études post-secondaires de son enfant. Ils connaissent bien la loi d’aide sociale. Ils savent que s’ils choisissent de vivre ensemble ou de fonder une famille, la notion de vie maritale s’appliquera. Pour établir l’admissibilité de monsieur à l’aide sociale ils tiendront compte des revenus de madame. Malgré les difficultés financières de cette dernière, monsieur se retrouverait sans chèque à cause du fameux calcul. La femme devra faire vivre l’homme, malgré son budget serré, et l’homme perdra toute autonomie financière.
La reconnaissance de la notion de vie maritale est un gain pour la population sauf pour les personnes assistées sociales. Nous sommes contre l’utilisation qui en est faite par l’État pour pénaliser les personnes assistées sociales. Pour toutes ces raisons, nous revendiquons « une personne = un chèque » pour que tous vivent dans la dignité.
Ginette Gratton, Monique Toutant et Véronique Salmon, membres de l’Association pour la défense des droits sociaux Québec métropolitain (ADDS QM), Québec, le 8 février 2017