La réforme du projet de loi 70 veut obliger les gens qui demandent de l’aide sociale à participer à des programmes du ministère (si au moins il y en avait assez pour en offrir à toutes les personnes). Si la participation à cette démarche est interrompue, temporairement ou de façon permanente, les conséquences des pénalités financières ont toutes les chances de jeter ces personnes à la rue ou vers la criminalité, beaucoup plus que vers l’employabilité prônée par le ministre incohérent. Or les démarches d’employabilités des femmes sont très souvent caractérisées par des interruptions et des reprises de leurs démarches. Les femmes qui ont recours à l’aide sociale le sont majoritairement parce qu’elles sont des proches aidantes, s’occupent des enfants ou ont été victimes de violence. Celles-là mêmes que l’état devrait supporter et aider.
Le travail invisible des femmes représente entre 34% et 54.2% du PIB canadien.
Les jeter ces femmes à la rue représente, pour l’État, des dépenses nettement plus élevées et, pour elles, des dommages incalculables.
Parce que les femmes représentent la majorité des proches aidantes, par ce que 70 % d’entre elles seront victimes de violence au cours de leur vie et qu’elles constituent 76 % des cheffes de familles monoparentales, le PL-70 sera particulièrement dommageable pour elles, pénalité après pénalité.
Couper dans la survie, c’est criminel.
Marielle Bouchard
ROSE du Nord
Québec