Édition du 18 juin 2024

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Éducation

Éducation - Tant qu’à faire le ménage

Dans toutes les sphères de la société ou presque, y incluant la CSQ, on réclame une commission d’enquête publique sur la construction et les ramifications qu’elle pourrait y avoir avec le crime organisé et l’octroi des contrats gouvernementaux. Le récent rapport Duchesneau nous conforte dans cette voie, même si je partage les propos de Vincent Marissal quant au mélange des genres dans lequel nous entraine monsieur Duchesneau.

Puisqu’il est question de faire le ménage, j’aurais bien envie d’un autre genre d’enquête dans un tout autre domaine cette fois-ci, à savoir sur le foisonnement de fondations de tout acabit autour de l’éducation et les intérêts qui les animent.

Des coïncidences qui n’en sont peut-être pas

C’est un récent sondage de Léger et Léger, tenu sous l’égide de la Fondation Chagnon en regard du décrochage scolaire, qui a suscité ma curiosité et soulevé de nouvelles questions autour du véritable apport de toutes ces énergies qui se déploient autour de l’école.

Quand on voit les compressions budgétaires appliquées à l’éducation et qu’on les juxtapose avec les congés fiscaux dont jouissent ces fondations privées pour diriger de multiples projets autour de l’école sans qu’on en ait la réelle mesure d’efficacité, on a de quoi s’interroger. Lorsqu’on constate le traitement médiatique négatif à l’égard de l’éducation publique et qu’on y ajoute les résultats d’un sondage mené par une firme qui alimente grassement les pages d’un journal à sensation, on a tôt fait de devenir soupçonneux.

Des questions à soumettre au débat public

Se pourrait-il que ce ne soit pas par hasard qu’on casse du sucre sur l’école, mais que ce soit pour la discréditer afin de faire toute la place à ces initiatives privées financées largement par des deniers publics ? Se pourrait-il que notre bon gouvernement soit, sans tambour ni trompette, en train de se délester peu à peu de ses responsabilités d’État à des intérêts privés qui sont davantage en quête de profits plutôt que motivés par un projet d’éducation pour tous ?

Se pourrait-il que ces super riches à l’allure généreuse de par leur fondation privée ne soient en fait que des personnes qui se nourrissent à même notre argent tout en cherchant à contrôler nos institutions ? Ce serait de belles questions à soumettre à un enquêteur pour savoir si nous n’assistons pas à de nouvelles formes de népotismes ou de patronages bien ficelées et plus subtiles.

Bien sûr, vous aurez compris qu’il s’agit d’une enquête d’un tout autre ordre que celle de la construction à laquelle je fais référence ici, car il ne s’agit pas de mafia ou de blanchiment d’argent. Par contre, il faut être conscient que l’école publique est sans doute en train de se faire passer un sapin en laissant des « bienfaiteurs » lui dicter de plus en plus ses orientations par des moyens tout à fait légaux.

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