Pourtant, les faits sont clairs : le français recule. La CSN constate que, selon les données de l’OQLF de 2012, la proportion de personnes travaillant généralement en français (90% ou plus du temps) a considérablement diminué au cours des dernières années, passant de 73% à 66% entre 1989 et 2010. Un taux similaire à ce qui existait avant l’adoption de la Charte de la langue française. Dans le Grand Montréal, cette proportion est passée de 56% en 1989 à 51% en 2010. Dans les entreprises du secteur privé, le phénomène est encore plus inquiétant. Le taux de la main-d’œuvre travaillant généralement en français à l’échelle du Québec s’élevait à 70,8% en 1989 pour diminuer à 68,4% en 1997, puis à 59,7% en 2010. Pour le Grand Montréal, la proportion des personnes travaillant généralement en français est passée de 51,4% en 1997 à 44,6% en 2010.
Philippe Couillard peut-il ignorer ces données ? La maison brûle, le travail s’anglicise. « Travailler en français ? Why ? » s’interroge le chef du Parti libéral du Québec. Quel aveuglement ! La Charte de la langue française doit être renforcée et le français reprendre la place qui lui revient, c’est-à-dire celle de « la » langue commune du Québec, dans la rue comme au boulot.