La présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Louise Chabot, réagit ainsi à la nouvelle publiée en une du Journal de Montréal sur les garderies subventionnées délaissées pour le privé.
« C’est extrêmement choquant de voir ce gouvernement adopter des politiques fiscales qui ont pour effet de mettre en péril, à moyen terme, notre système public de services de garde. Un service qui est parmi les plus progressistes en Occident, envié par bien des pays pour sa qualité et son accessibilité », commente Louise Chabot.
Des parents trompés
Cette dernière juge la situation d’autant plus trompeuse pour les parents, qui utilisent les services de garde subventionnés, qu’on leur fait miroiter, dans l’immédiat, un avantage qui leur fait oublier qu’au bout de l’année, ils devront débourser plus pour le service.
« De plus, à long terme, la modulation des tarifs de garde en fonction du revenu familial accentue l’exode des enfants vers le privé. Par ses politiques, le gouvernement est donc en train de déplacer les enfants du public vers le privé, fragilisant le réseau public notamment en diminuant sa rentabilité. Malheureusement, à long terme, la baisse de fréquentation des services de garde publics pourrait avoir des conséquences désastreuses sur l’accessibilité et l’universalité de notre programme de petite enfance », analyse Louise Chabot.
Une moralité questionnable
Pour sa part, la présidente de la Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec (FIPEQ-CSQ), Kathleen Courville, se questionne sur la moralité d’un gouvernement qui renonce à défendre, pour le bien commun, des services publics de qualité et universels, préférant favoriser le secteur privé.
« Ce n’est pas pour rien qu’on a mis sur pied un réseau public de services de garde. On voulait ainsi permettre à l’ensemble de nos familles, peu importe leur revenu, d’avoir accès à des services de garde de qualité à un coût décent. La mise en place d’un tel programme permettait de combler les lacunes du secteur privé. Malheureusement, les politiques actuelles du gouvernement risquent de nous ramener en arrière au grand désavantage des familles », constate Kathleen Courville.
Un secteur privé grand gagnant
La présidente de la FIPEQ-CSQ déplore que les seuls grands gagnants de cette situation sont les propriétaires des services de garde privés.
« Il est inquiétant de voir le gouvernement favoriser un secteur privé qui n’est pas soumis à des règles d’encadrement aussi rigoureuses. De plus, pour plusieurs de ces propriétaires, la profitabilité du service offert l’emporte certainement sur la qualité », juge Kathleen Courville.
Au gouvernement de corriger le tir
En terminant, les deux leaders syndicales demandent au gouvernement Couillard de corriger le tir et de prendre les mesures qui s’imposent pour mettre fin à la migration des enfants vers le privé et assurer l’avenir de nos services de garde subventionnés.