Travailleurs et travailleuses, personnes sans-emploi, étudiantes et étudiants, personnes retraitées et membres de nombreux groupes sociaux crient leur colère devant les coupes qui se succèdent dans la quasi-totalité des services publics et des programmes sociaux, en raison des compressions majeures imposées dans le dernier budget libéral.
La Coalition rappelle que la population vit déjà avec les conséquences des mesures de tarification, de privatisation et des compressions imposées dans les dernières années. Elle dénonce les inégalités sociales croissantes issues des politiques néolibérales appliquées au Québec ces dernières années. À son avis, l’austérité budgétaire du gouvernement Couillard sert des intérêts qui ne sont pas ceux de la majorité de la population.
Les groupes sociaux s’inquiètent des impacts à long terme des compressions budgétaires. « Une fois l’équilibre budgétaire revenu, il serait surprenant que le gouvernement se mette à réinvestir. Le gouvernement justifie sa politique budgétaire en citant les intérêts des générations futures, mais actuellement, il détruit le filet social dont celles-ci pourraient bénéficier », affirme Véronique Laflamme, co-porte-parole de la Coalition,
Les mesures d’austérité : un massacre annoncé
« Quand les compressions sont rendues à toucher les personnes handicapées, à couper dans l’aide sociale, à nuire à la protection des espèces menacées, à réduire des services aux jeunes en difficulté à diminuer le nombre de bains que reçoivent des malades, c’est qu’il n’y a plus de gras à couper », dénonce Mme Laflamme. Elle ajoute que les compressions s’attaquent à la dignité des personnes et contreviennent aux obligations internationales du Québec en matière de respect des droits humains, particulièrement en ce qui a trait aux droits économiques et sociaux.
La Coalition précise que les femmes œuvrent majoritairement dans les secteurs de services et seront donc nombreuses à être affectées par les coupes annoncées. Elle craint également que la diminution du soutien de l’État, dans l’attribution de soins et dans les services sociaux, ainsi que la révision annoncée des politiques familiales, se traduisent par une augmentation de la charge domestique des femmes et leur retour dans des rôles féminins traditionnels, ce qui augmenterait l’inégalité hommes-femmes.
La révision de la fiscalité, la vraie urgence
Rappelant que le seul prétexte pour sabrer de la sorte dans les dépenses publiques est le retour à l’équilibre budgétaire en 2015-2016, la Coalition a réitéré que l’atteinte du déficit zéro pouvait attendre. Elle soutient que les compressions actuelles ne sont que la pointe de l’iceberg comparées à celles déjà annoncées pour le prochain budget. « Il faut arrêter le rouleau compresseur maintenant, et nous sommes déterminés à le faire », a déclaré Kim De Baene, aussi co-porte-parole de la Coalition.
Au lendemain des dernières consultations publiques de la Commission d’examen sur la fiscalité québécoise, les groupes sociaux sont dubitatifs face au résultat du supposé « dialogue social » promis. « Pendant que les consultations de la commission sur la fiscalité suivaient leur cours, le ministre Leitao lui, évoquait la privatisation des services », remarque Mme De Baene.
Elle trouve révélateur que le gouvernement ait confié à une commission le mandat de couper 3,2 milliards $ pendant qu’une autre devait trouver un maigre 650 millions $ de revenus en révisant les dépenses fiscales. La Coalition a identifié plusieurs solutions fiscales et budgétaires qui permettraient de mieux financer les services publics et les programmes sociaux et ainsi permettre à la population de vivre dignement. Du côté de la fiscalité, la Coalition a identifié de nombreuses mesures ne bénéficiant qu’aux plus riches et aux grandes entreprises.
Des personnes en provenance de la Montérégie, de Québec-Chaudière-Appalaches, de la Mauricie, de l’Outaouais, de l’Estrie, de l’Abitibi, de la Mauricie participaient à la manifestation. En plus de ceux des 85 groupes composant la Coalition, des membres de la CSN, de la FTQ et de la CSQ y étaient. Des mobilisations régionales simultanées se sont tenues à Rimouski, Jonquière, Baie-Comeau, La Tuque, Sherbrooke et aux Îles de la Madeleine.