Un « plasteur » qui fait du bien, qui nous rappelle qu’il y a de belles initiatives dans notre société et que 2016 n’aura pas eu raison de notre capacité à aider notre prochain-e. Mais un « plasteur » qui n’arrive pas à contenir totalement la plaie. Une plaie béante qui fait dur à voir dans une société qui a trop bien avalé la pilule libérale d’une dette à payer et la farce austère de l’équilibre budgétaire. De bien grands mots pour légitimer de s’attaquer aux plus pauvres. Tout là-haut, par-delà la colline parlementaire, le parti de M. Couillard vient d’adopter un projet de loi qui s’attaque à l’aide sociale. Le projet de loi 70, oblige les personnes jugées aptes au travail faisant une première demande d’aide sociale à participer au programme Objectif emploi. Une personne ne répondant pas aux exigences pourrait voir sa prestation coupée de 224 $ et devoir passer le mois avec 399 $. Des peanuts quoi. Si Noël nous rend l’âme généreuse et si donner aux plus démuni-e-s semble si consensuel, qu’en est-il de vraies mesures de lutte à la pauvreté qui feraient une différence durable dans la vie des gens ? Au Québec, on choisit d’aller de l’avant avec des mesures rétrogrades. On choisit d’aller gratter des cents pour les quelques 300 000 personnes prestataires d’aide sociale. On est rendus là. Sous le règne libéral, on coupe dans les services et les programmes sociaux, on s’en prend aux plus pauvres. Joyeux Noël sous le sapin austère du gouvernement libéral. Qu’est-ce que le ministre Blais a à dire aux familles et aux personnes inquiètes devant la menace que fait planer ce projet de loi ? Bonne année ?
Caroline Déry
