Édition du 17 décembre 2024

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Environnement

Des cibles ambitieuses, des moyens limités, un diagnostic partiel (AQLPA)

Saint-Léon-de-Standon, 08 avril 2016 – L’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA) accueille avec satisfaction les orientations et plusieurs des objectifs de la nouvelle politique énergétique annoncée hier par le gouvernement du Québec mais s’interroge sur les moyens limités de leur mise en œuvre ainsi que sur l’absence d’éléments cruciaux du diagnostic. L’AQLPA salue par exemple l’objectif de réduction de 40% de la consommation de produits pétroliers, la création d’une agence dédiée à la transition énergétique et la volonté d’améliorer l’efficacité énergétique globale de 15%. Mais les montants annoncés pour ce faire semblent faibles. Ils équivalent à 266 millions par année avec pour partie de l’argent provenant d’autres programmes. Et on joue de fait contre l’efficacité énergétique en se privant de l’outil puissant du signal prix lorsqu’on annonce par avance une limitation sur 15 ans des augmentations de tarifs d’électricité à l’inflation tout en accordant des rabais importants aux grandes entreprises et projets d’investissement.

Par ailleurs, l’annonce d’un recours accru au gaz naturel n’est pas rassurante pour l’AQLPA. Il n’y a pas de gain pour le climat avec le gaz provenant de la fracturation hydraulique. Environ 40% du gaz importé au Québec est produit de cette façon et cette proportion risque fort d’aller en augmentant. Le potentiel de réchauffement réel du méthane, principal composant du gaz naturel, est constamment revu à la hausse par la science et une analyse récente de l’AQLPA montre que cela entraîne des effets sur le climat fortement sous-estimés par Québec.[1]

« Substituer le gaz de schiste au pétrole revient à changer 4 trente sous pour une piasse. Seul l’usage du biométhane peut apporter un gain en termes de réchauffement planétaire dans la mesure où les émissions fugitives sont strictement limitées. Mais le retour à une volonté de produire plus d’énergie renouvelable est cohérent avec nos engagements sur le climat et avec la nature même du Québec » affirme André Bélisle, président de l’AQLPA. 

« Les objectifs sont nobles mais on attend avec impatience les mesures concrètes pour soutenir les changements de comportement dans les transports qui sont responsables de 43% des émissions de gaz à effet de serre au Québec. A quand la loi zéro émission ? À quand des bonus-malus établis en fonction de la consommation des véhicules ? A quand un programme d’inspection obligatoire des véhicules ? A quand un programme de soutien au retrait de la circulation des vieilles minounes polluantes ? Signalons aussi un grand absent du gaspillage énergétique dans ce diagnostic, l’étalement urbain et la politique du tout à l’auto. A ce titre, le gouvernement devrait engager les mesures fortes énoncées dans le rapport Lanoue-Mousseau » ajoute Alain Brunel, conseiller climat énergie de l’AQLPA.

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