Par ailleurs, l’annonce d’un recours accru au gaz naturel n’est pas rassurante pour l’AQLPA. Il n’y a pas de gain pour le climat avec le gaz provenant de la fracturation hydraulique. Environ 40% du gaz importé au Québec est produit de cette façon et cette proportion risque fort d’aller en augmentant. Le potentiel de réchauffement réel du méthane, principal composant du gaz naturel, est constamment revu à la hausse par la science et une analyse récente de l’AQLPA montre que cela entraîne des effets sur le climat fortement sous-estimés par Québec.[1]
« Substituer le gaz de schiste au pétrole revient à changer 4 trente sous pour une piasse. Seul l’usage du biométhane peut apporter un gain en termes de réchauffement planétaire dans la mesure où les émissions fugitives sont strictement limitées. Mais le retour à une volonté de produire plus d’énergie renouvelable est cohérent avec nos engagements sur le climat et avec la nature même du Québec » affirme André Bélisle, président de l’AQLPA.
« Les objectifs sont nobles mais on attend avec impatience les mesures concrètes pour soutenir les changements de comportement dans les transports qui sont responsables de 43% des émissions de gaz à effet de serre au Québec. A quand la loi zéro émission ? À quand des bonus-malus établis en fonction de la consommation des véhicules ? A quand un programme d’inspection obligatoire des véhicules ? A quand un programme de soutien au retrait de la circulation des vieilles minounes polluantes ? Signalons aussi un grand absent du gaspillage énergétique dans ce diagnostic, l’étalement urbain et la politique du tout à l’auto. A ce titre, le gouvernement devrait engager les mesures fortes énoncées dans le rapport Lanoue-Mousseau » ajoute Alain Brunel, conseiller climat énergie de l’AQLPA.