En novembre dernier, le gouvernement a adopté une cible de réduction des émissions de gaz à effets de serre (GES) de 37,5 % en 2030 par rapport à 1990 sans toutefois présenter un véritable plan pour atteindre cet objectif. L’annonce d’hier montre que le gouvernement vise, entre autres, une diminution de 40 % de la consommation québécoise de pétrole d’ici 2030. « Nous sommes pleinement en accord avec de tels objectifs parce que la situation environnementale le commande », a expliqué Serge Cadieux.
« Cependant, nous sommes très déçus de ne pas retrouver l’enjeu des emplois dans cette politique. Diminuer de 40 % notre consommation de pétrole, ça signifie quoi en matière d’emploi ? Il faut une transition juste pour les travailleuses et travailleurs concernés, mais le document ne parle pas de cet enjeu pourtant central. Améliorer le Code du bâtiment, nous sommes d’accord, mais qu’est-ce que ça signifie en matière de formation de la main-d’œuvre dans le secteur de la construction ? Le document n’en parle pas non plus. Cette situation nous inquiète fortement. Il faudra s’assurer que les organismes de représentation des travailleurs et des travailleuses soient consultés et impliqués dans la mise en œuvre de cette politique », a indiqué le secrétaire général.
Quant au financement de cette transition, la FTQ juge les moyens annoncés très insuffisants en regard du caractère ambitieux de la politique. « Grosso modo, le gouvernement annonce 266 millions de dollars par année, alors qu’il consacrera cette année 2 milliards au Fonds des générations pour le remboursement de la dette. À notre avis, la transition vers une économie plus verte est un objectif supérieur qui mérite des moyens très importants », a conclu Serge Cadieux.
La FTQ, qui entend déposer une déclaration de politique sur les changements climatiques et la transition juste lors de son prochain congrès en novembre 2016, est d’ailleurs actuellement en tournée dans les régions du Québec afin de consulter ses membres sur cet enjeu important.