Mon expulsion du Bloc Québécois est-elle la conclusion d’une succession d’événements où la stratégie électoraliste identitaire prime sur la défense des droits fondamentaux de la personne ? Je me questionne.
Ma famille aurait pu choisir de s’établir en France, mais elle a choisi de vivre au Québec, une terre francophone d’Amérique libre des tensions identitaires qui existaient et qui existent toujours en France. Ce choix était notamment motivé par le fait que la population d’ici était libre de ces tensions. Notre famille voulait tellement s’intégrer au peuple québécois qu’on a adhéré à l’idée qu’il devrait être un pays francophone en cette terre d’Amérique.
Tout au long de ma militance, j’ai vu qu’il existait une tension au sein du mouvement indépendantiste. Mais les leaders du mouvement et la majorité militante réussissaient toujours à chasser les démons de l’intolérance populiste lorsque venait le temps d’élaborer des politiques. Ce temps est-il révolu ? Le mouvement nationaliste québécois a-t-il sombré, pour des décennies, dans une façon de faire la politique qui divisera les Québécoises et les Québécois ?
Aujourd’hui je me questionne… Qu’est-ce qui protégera le mieux mon identité québécoise que je chéris comme mes propres enfants ? Cette question m’amène à réfléchir sur mon implication dans le mouvement indépendantiste.
Je sais que la situation actuelle peine des gens de toute allégeance politique. Les débats doivent être démocratiques et ouverts. Vous comprendrez que cette journée ne se situe pas pour moi au niveau de l’anecdote et que d’une certaine façon je vie une grosse peine.
Aujourd’hui, j’annonce que je quitte le Bloc Québécois et que je demeurerai, jusqu‘à la fin de mon mandat en 2015, députée d’Ahuntsic à Ottawa, pour défendre les droits et libertés de toutes les Ahuntsicoises et tous les Ahuntsicois, sans exception.