Intégral de la lettre ouverte disponible ici.
De ces groupes, certains ont participé aux consultations sur les violences sexuelles chapeautées par le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, tandis que d’autres en ont été exclus, mais c’est d’une même voix qu’ils ont choisi d’exprimer leurs critiques envers le processus ainsi que leurs recommandations sur la marche à suivre dans l’élaboration d’un projet de loi pour s’attaquer efficacement à la problématique.
Ils ont reconnus la bonne foi de nombreux participants et participantes, mais ont toutefois tenu à relever plusieurs domaines dans lesquels des améliorations devraient être amenées. En effet, en dépit des suggestions concrètes proposées à l’avance pour éviter ces problématiques, peu d’aide était mise à la disposition des personnes survivantes pour favoriser leur participation, et l’absence de traduction simultanée a rendu les séances inaccessibles à beaucoup, surtout aux membres des universités anglophones.
Lana Galbraith, coordinatrice au développement durable au Syndicat des étudiantes et étudiants de Concordia (CSU), remarque : « Nous n’avons reçu une invitation qu’à la toute dernière minute, et nous avons alors eu droit qu’à une seule place. Comment ces consultations peuvent-elle prétendre confronter une problématique aussi complexe que les violence sexuelles sur les campus si les personnes les plus concernées, les personnes survivantes et la communauté étudiante, ne sont pas invitées ? »
En outre, les signataires craignent que le gouvernent ne se soit trop appuyé sur la haute direction des institutions d’enseignement supérieur pour mener des consultations à l’interne et recommander des participants et participantes aux séances de consultation du ministère. Il en a résulté une sous-représentation importante durant tout le processus consultatif de certains groupes ; des jeunes, des personnes survivantes, des personnes racisées et des personnes autochtones.
“Considérant que la communauté étudiantes de Concordia, surtout les survivants et survivantes, sont dans une meilleure position pour faire des recommandations sur la façon de prévenir et de répondre aux violences sexuelles sur les campus, aussi bien au niveau des universités que de la création d’une législation, nous avons collaboré avec le CSU afin d’organiser notre propre consultation sur le campus. Nous étions déçues de ne pas avoir vu les même efforts de la part de l’administration de l’université,” dis Stacey Gomez, Coordinatrice aux actions pour le Centre contre l’oppression des genres.
Les groupes appellent collectivement à une réelle consultation continue durant l’élaboration d’un projet de loi, et à l’incorporation à ce projet de loi de l’obligation de politiques sur les violences sexuelles, des mécanismes de responsabilité des établissement, et une assurance que les ressources seront distribuées de façon équitable, d’une manière qui privilégie particulièrement les groupes communautaires existants et les institutions d’éducation supérieure régionales
“Quand il s’agit de la problématique complexe des violences sexuelles, nous devons apprendre et travailler ensemble non seulement à nous perfectionner, mais aussi à nous tenir redevable à un plus haut standard. Plus que tout, nous ne devons jamais oublier de mettre au coeur de nos préoccupations les besoins et les expériences des survivant.es,” affirme Kristen Perry, porte-parole anglophone pour l’Association pour une Voix Étudiante au Québec.
Un message, un commentaire ?