« La situation est grave, voire intenable, nos équipes sont à bout de souffle. Ce n’est pas compliqué, il n’y a personne pour remplacer nos membres ! Le temps supplémentaire imposé et le manque de ressources les poussent à l’épuisement. Il ne reste que 6 technologistes médicales sur 14. Les autres sont absentes. Nous appréhendons un bris de service depuis des mois, par exemple en chirurgie, si on ne pouvait plus fournir d’analyses biomédicales », s’inquiète à juste titre la représentante nationale de l’APTS pour la Gaspésie et les Îles-de-la-Madeleine, Jenny Tardif.
Il y a cinq ans, le gouvernement a décidé de centraliser les analyses de laboratoire dans certains établissements, démarche connue sous le nom d’OPTILAB. À la suite de cette initiative, beaucoup de technologistes médicales se sont fait dire que les analyses « intéressantes » seraient effectuées dans d’autres régions. Certaines ont alors décidé d’aller travailler ailleurs ou de changer de profession.
Malgré les besoins croissants, la relève est absente et les membres des équipes s’épuisent sous la surcharge. Aujourd’hui c’est Gaspé qui se retrouve dans une situation inacceptable. Quelle ville sera touchée la prochaine fois, Maria, Chandler, Sainte-Anne-des-Monts ?
Ne pouvant pas passer sous silence la situation dans laquelle ses membres sont plongées, l’APTS se devait de faire entendre ses revendications dans les plus hautes sphères de l’appareil gouvernemental.
« Ce matin, nous avons interpellé le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé. Nous voulons nous assurer que le message se rende jusqu’à lui. Il est temps que le gouvernement enlève ses œillères. Ce qui a été annoncé aux technologistes médicales et aux techniciennes de laboratoire médical diplômées en 2016 a découragé la relève et dévalorisé notre profession. Si le gouvernement recherche vraiment des solutions durables et valorisantes, il faut qu’il commence par nous garantir que toutes les analyses qui sont effectuées en Gaspésie y demeureront et que les laboratoires de la région seront ajoutés aux différents programmes de bourses actuellement offerts dans d’autres régions », a soulevé Sandra Etienne, vice-présidente de l’APTS et diplômée en technologie d’analyses biomédicales.
L’APTS tient à rappeler à la population que les personnes diplômées en technologie d’analyses biomédicales effectuent une multitude de tâches afin de permettre le diagnostic des maladies et d’assurer un suivi adéquat des patient·e·s et de leur traitement. Elles doivent, entre autres, effectuer des prélèvements, les préparer pour les tests et analyser les échantillons. Expertes, elles s’assurent de la précision et de l’exactitude des résultats afin de permettre aux médecins de poser un diagnostic juste. Bref, elles sont indispensables dans le réseau public de la santé et des services sociaux.
Présente sur place pour appuyer les membres de l’APTS, Méganne Perry-Mélançon abondait dans le même sens et s’est adressée au ministre de la Santé et des Services sociaux. « Je demande des actions immédiates et concrètes du ministre Christian Dubé pour contrer la grave pénurie de main-d’œuvre qui frappe les laboratoires médicaux de la Gaspésie. Une révision du projet OPTILAB est plus que nécessaire si le gouvernement souhaite renverser la tendance. Le personnel et la population de la Gaspésie méritent mieux », a conclu la députée de Gaspé (Parti Québécois).
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