Tiré de Courrier international.
“Une nuit de terreur”, titrait le quotidien kényan The Star samedi 28 mars, au lendemain de la première nuit du couvre-feu imposé dans le pays pour tenter d’endiguer l’épidémie de Covid-19. De la capitale Nairobi à Mombasa, des scènes hallucinantes ont eu lieu. “Dès 16 heures, soit deux heures avant l’heure du couvre-feu”, souligne le journal, des policiers ont commencé à fondre sur les passants dans des déchaînements de violence. Coups de fouet, armes à feu pointés sur des civils… Sous prétexte de lutte contre l’épidémie, tous les moyens étaient bons.
Le chaos s’est emparé de ces villes alors que les habitants avaient du mal à rentrer chez eux : les files d’attente étaient interminables pour monter dans des bus ou des ferrys, qui prenaient moins de passagers que d’habitude pour respecter les distances entre les passagers. C’est alors que la police a sévi. “Des habitants de Mombasa ont été attaqués par les forces de l’ordre, ceux qui attendaient leur bus étaient arrosés de gaz lacrymogènes, et même battus”, rapporte le Daily Nation, qui publie des images de personnes à terres, humiliées.
Des policiers sans foi ni loi
Même scènes et même scandale face à des policiers sans foi ni loi en Afrique du Sud. Dans le pays africain le plus touché par le virus, un confinement strict a été imposé jeudi 26 mars : interdiction d’acheter de l’alcool, des cigarettes, ou de sortir faire du sport. Si les contrevenants s’exposent à une amende ou une arrestation, la police s’est parfois livrée à des “actes de brutalité”, écrit le Sunday Times. “Des images de soldats et de policiers qui frappaient des gens ont circulé sur les réseaux sociaux”, poursuit News 24. “Le comportement de la police et de l’armée durant les quatre premiers jours de confinement a été terni par la mort de trois personnes, vraisemblablement arrêtées par les forces de l’ordre, ainsi que par de nombreuses plaintes concernant l’usage excessif de la force.”
Mal formées et souvent accusées d’être peu républicaines, les forces de l’ordre ouest-africaines ont elles aussi été coupables d’actes de violence. “Il nous a été donné de voir des images honteuses de policiers ou de gendarmes africains bastonnant de pauvres mères de famille, des pauvres passants, des sans-domiciles, illettrés pour certains, pour cause de coronavirus”, s’indigne Connection Ivoirienne.
Dakar, Abidjan, Ouagadougou… “Cela a été des scènes dignes d’une autre époque”, s’alarme Dakar Actu. “Cette guerre déclarée à la pandémie requiert de tout le monde qu’il garde son calme, car il serait aberrant, par ces temps qui courent, de remplir les hôpitaux de victimes de bavures policières”, conclut-il.
Un message, un commentaire ?