Un contexte historique

En 2001 se prépare une crise de pénurie de logements, l’association des locataires de Sherbrooke sonne l’alarme à l’effet que nous connaîtrons à Sherbrooke une grave crise de pénurie de logements dans les prochaines années. À la une de La Tribune on titrait en gros « Pénurie de logements : L’Association des locataires est alarmiste pense le maire de Sherbrooke ». En 2022 le taux d’inoccupation passe à 0,7, le plus bas taux d’inoccupation de l’histoire de Sherbrooke. L’Association des locataires forme un comité avec une proposition pour convaincre le maire Jean Perrault d’agir sur la crise du logement et pour donner suite à une rencontre, s’en suit une collaboration entre la ville de Sherbrooke sur le logement et une subvention qui était à l’époque de 15 000 dollars par année.

Vingt ans plus tard ans, après trois administrations différentes, l’administration de la mairesse Évelyne Beaudin songe à couper cette subvention.

L’Association des locataires a par le passé appuyé l’administration Sévigny et la ville dans son intention de faire passer l’objectif de construire 100 unités de logement plutôt que 50.

L’importance de cette subvention pour les services aux ménages locataires de Sherbrooke.

La subvention de la ville de Sherbrooke a été utilisée par l’association pour le service individuel de maintien dans les lieux et de support pour soutenir les démarches des locataires contre les augmentations abusives de loyer, les démarches pour la salubrité et surtout les démarches contre les évictions de tous genres par les propriétaires.

Cette subvention avait son importance, car l’association n’a pas de numéro de charité et ne peut être financée par Centraide, ce financement de la ville de Sherbrooke est une reconnaissance du travail de l’association. Les villes sont dépendantes du financement de Québec ou d’Ottawa pour le logement social. N’ayant pas les finances pour promouvoir à elle seule le logement social, la ville Sherbrooke appuyait concrètement les ménages locataires dans leur combat pour garder leur logement. La subvention de 37 800 dollars ne représente que ,0004 % du budget de plus de 400 millions de la ville de Sherbrooke. Le service de l’association est de qualité, il est peu coûteux, il est essentiel. Il n’est possible que parce que l’Asssociation des locataires a développé une expertise unique de près de 45 ans au service des ménages locataires de Sherbrooke. La ville pouvait faire sa part sans avoir à encourir des frais importants.

L’augmentation de l’itinérance, 51% en quatre ans, est un résultat des évictions de plus en plus nombreuses des propriétaires en mal d’argent rapide, qui, par tous les moyens, tentent d’expulser leurs locataires pour augmenter les prix des loyers. L’Association des locataires est un frein à toutes ces pratiques de harcèlement ou autres pour faire quitter leur logement aux ménages locataires. Sherbrooke voit l’itinérance augmenter rapidement. Couper la subvention de la ville de Sherbrooke à l’Association des locataires de Sherbrooke, c’est abandonner les ménages locataires de Sherbrooke à leur sort.

Mobilisation du milieu sherbrookois pour soutenir l’association des locataires de Sherbrooke pour conserver sa subvention.

Plus de 150 groupes de Sherbrooke ont manifesté leur appui à l’association des locataires, l’ACEF, Solidarité Populaire Estrie, Action Plus, La Chaudronnée, Sauvons Mena’sen, ont pris la parole devant l’hôtel de ville de Sherbrooke pour donner un appui. Par la suite, le bureau de la mairie nous a rencontrés pour tester nos volontés. La ville de Sherbrooke n’a encore pris aucune décision. Une assemblée des membres de l’association est prévue le 10 décembre pour élaborer un plan d’action pour la suite de la mobilisation.

Mario Mercier

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