Édition du 12 novembre 2024

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Environnement

Convois de wagons-citernes - Des "bombes" traversent St-Hyacinthe

« Ce sont de véritables bombes à retardement qui traversent Saint-Hyacinthe ». L’affirmation peut paraître forte, mais elle traduit bien l’inquiétude d’un groupe de citoyens face à l’augmentation des convois de wagons-citernes qui circulent sur notre territoire.

Tiré du site du Journal mobile maskoutain.

Lundi dernier, à la séance du conseil municipal, Jacques Tétreault, du Comité des citoyens et citoyennes pour la protection de l’environnement maskoutain (CCCPEM), a déposé un document qui fait état de la situation et qui propose une série de mesures que la Ville devrait prendre.

Le texte d’une vingtaine de pages, dont MOBILES a obtenu copie, trace un portrait inquiétant du transport pétrolier par rails. La situation de Saint-Hyacinthe est particulièrement complexe puisque trois compagnies ferroviaires, de compétence fédérale, circulent sur nos voies, soit le Canadien National et deux compagnies d’intérêt local dont la fameuse MMA à l’origine de la tragédie de Lac-Mégantic.
Les matières que transportent les wagons sont aussi diverses, mais chose certaine, le pétrole issu des sables bitumineux de l’Alberta passe en partie par ici pour se rendre vers l’Est.

Depuis quelque temps, on a constaté que des convois comportant pas moins de 100 wagons-citernes, tirés par trois locomotives, traversaient la ville à grande vitesse, et ce, de jour comme de nuit.

Des informations précises sur la fréquence des convois et la nature des matières transportées sont difficiles à obtenir. À la séance du conseil de lundi dernier, Nicole Jetté a demandé que la Ville fasse une demande pour obtenir régulièrement la liste des matières dangereuses qui sont véhiculées sur notre territoire. Actuellement, la municipalité ne dispose que d’un rapport annuel.

Nicole Jetté fait partie d’un comité, nouvellement formé, qui s’est greffé au CCCPEM. Du nom de « Convoi-Citoyen », il vise à recueillir des informations reliées au transport des hydrocarbures par train et à regrouper les personnes ou les organismes qui s’en préoccupent. Pour ce faire, le groupe fait appel aux gens qui peuvent alimenter les recherches par des photos, vidéos, ou observations qui serviront à sensibiliser les élus des municipalités concernées.

Nicole Jetté, qui signe le document remis à la Ville par le CCCPEM, estime que si rien n’est fait, la situation ne fera qu’empirer puisque la production d’hydrocarbures ne fera qu’augmenter dans les années à venir.

Des demandes à la Ville

Dans la liste des sept demandes qui sont faites à la municipalité, il est proposé d’instaurer un moratoire dans les plus brefs délais. « Dans les conditions actuelles, il nous semblerait à-propos d’envoyer un signal clair et de demander un moratoire sur le transport de pétrole par train à travers toutes les zones habitées, et ce, aussi longtemps que l’on n’aura pas ramené le risque de déraillement et d’explosions à un niveau proche de zéro » peut-on lire dans le document.

Il est également question de créer un rapport de force en s’unissant à d’autres municipalités : « Nous encourageons fortement la municipalité à établir des liens avec les municipalités longeant la voie ferrée reliant Longueuil à Lévis afin d’augmenter le rapport de force et de déposer conjointement des recommandations à l’Union des municipalités. Des liens auraient également avantage à être créés avec le Comité directeur stratégique sur le transport de matières dangereuses des municipalités riveraines du St-Laurent, qui revendique une consultation accrue des municipalités sur les éventuels développements concernant le transport de matières dangereuses comme le pétrole sur leur territoire ainsi qu’une plus grande transparence dans la gestion de cette filière ».

Enfin, le CCCPEM propose la formation d’un comité de suivi afin de s’assurer que les citoyens soient mieux informés de l’évolution des choses. « Nous vous assurons de notre entière collaboration et nous engageons à vous informer des failles que nous pourrions éventuellement déceler et sur lesquelles le Conseil pourrait avoir un pouvoir d’intervenir malgré les limites qu’impose la juridiction fédérale. Nous comprenons qu’il se peut que la Municipalité soit liée par une entente de confidentialité avec le CN pour la divulgation de certaines données mais les citoyens sont en droit d’être informés sur les opérations qui se déroulent actuellement. Dans cette optique, nous vous soumettons l’idée de former un comité de suivi sur le transport des matières dangereuses où au moins un membre du comité citoyen puisse siéger ».

Les gens qui voudraient s’informer davantage ou se joindre au groupe Convoi-Citoyen, peuvent consulter leur page Facebook ou écrire à l’adresse suivante : convoi-citoyen@mailoo.org

Paul-Henri Frenière

Journaliste au Journal mobile maskoutain (St-Hyacinthe).

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