Édition du 17 décembre 2024

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Environnement

Contre l'approbation de la plus grande mine de sable bitumineux au monde

Les groupes environnementaux rejettent le projet Teck Frontier - avec ou sans conditions.

Des groupes environnementaux demandent au gouvernement de rejeter entièrement la mine de sables bitumineux Teck Frontier et repoussent les propositions du gouvernement fédéral d’approuver la mine sous conditions. Selon les groupes, une approbation serait une trahison colossale envers les millions de personnes au pays qui, lors des dernières élections, ont voté pour une action climatique plus forte. De plus, une approbation compromettrait gravement à la capacité du Canada de respecter ses engagements climatiques.

« La seule façon de s’assurer que cette mine ne compromet pas les engagements climatiques du Canada à atteindre la carboneutralié d’ici 2050 est de s’assurer que ce projet est entièrement rejeté, a déclaré Julia Levin, gestionnaire du programme Climat et Énergie à Environmental Defence. Approuver la mine en appliquant des conditions est fallacieux. C’est injuste envers les travailleurs, l’Alberta et les millions de personnes d’un océan à l’autre qui soutiennent l’action climatique. »

La récente couverture médiatique du dossier a fait mention de plusieurs conditions, comme l’application d’un plafond des émissions de l’Alberta ou encore l’obtention d’un accord pour que l’Alberta devienne carboneutre d’ici 2050, conformément aux objectifs nationaux du Canada. Malheureusement, comme nous avons pu le constater avec des décennies de promesses entourant le nettoyage des résidus causés par les sables bitumineux dans les bassins, ces engagements peuvent très facilement être rompus. 

« Le Canada et l’Alberta ont tous deux une longue histoire de changement ou d’annulation des politiques climatiques dès qu’ils s’engagent à limiter l’expansion du pétrole et du gaz, a déclaré Tzeporah Berman, directrice du programme international pour le groupe environnemental Stand.earth. Il y a un moment où le leadership est nécessaire pour le gouvernement fédéral afin qu’il se positionne du côté d’un avenir sans danger pour le climat. Ce moment, c’est maintenant. »

La mine n’offre qu’un faux espoir aux travailleurs soucieux de leur avenir. Le PDG de Teck a déclaré la semaine dernière que les prix du pétrole étaient trop bas pour que la mine soit économiquement viable. La société a déclaré qu’elle avait besoin que le prix du baril de pétrole soit à 95 dollars pour aller de l’avant. Il y a quelques jours, l’Administration de l’information de l’énergie (Energy Information Administration, EIA) des États-Unis a considérablement baissé ses prévisions concernant les prix futurs du pétrole. Pour la prochaine décennie, l’EIA prévoit des prix inférieurs à 75 $ le baril.

« Le Canada doit trouver un moyen de créer de vrais emplois pour les travailleurs et ne pas soutenir d’hypothétiques emplois qui pourraient apparaître dans le futur, a déclaré Claire Gallagher, responsable de campagne senior à Leadnow. La décision sur la mine Teck est une occasion pour le gouvernement fédéral de montrer qu’il est prêt à faire les bons choix pour les travailleurs en soutenant de nouvelles industries, un fonds de désinvestissement économique qui réduirait la dépendance de l’Alberta au pétrole et au gaz, en formant les travailleurs déplacés et en respectant leur engagement pour une Loi sur la transition juste. »

« La seule voie vers un avenir brillant qui a été offerte aux Albertains par les politiciens, à quelque niveau que ce soit, en est une qui dépend fortement des sables bitumineux, a déclaré Bronwen Tucker, organisatrice de Climate Justice Edmonton. Mais nous savons que le monde évolue, que l’Alberta soit prête ou non. Il faut que le gouvernement fédéral arrête d’aggraver le problème en autorisant des projets comme Teck Frontier et commence à travailler pour assurer une transition juste et équitable. »

En plus des risques climatiques, la méga mine de sables bitumineux de 20,6 milliards de dollars serait en opération pendant quatre décennies, couvrirait 29 000 hectares, porterait atteinte aux droits des communautés des Premières nations et des Métis touchées, couperait des milliers d’hectares de forêt et menacerait les derniers bisons de bois en liberté du Parc national Wood Buffalo ainsi que les grues blanches, une espèce en danger critique d’extinction. 

Les groupes appelant le gouvernement fédéral à rejeter la mine Teck Frontier comprennent Greenpeace Canada, Leadnow, Environmental Defence, Stand.earth, Équiterre, Oil Change International, 350 Canada, Climate Justice Edmonton et Extinction Rebellion Edmonton.  

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