Cent personnes issues de différents groupes communautaires en provenance de toute la région des Laurentides ont répondu à l’appel. « C’est dire combien le sujet est sensible, et combien la préoccupation est grande. On parle ici du seul levier financier récurrent des organismes communautaires » de préciser d’entrée de jeu Stéphanie Gaussirand, présidente du ROCL.
La révision du programme de soutien aux organismes communautaires (PSOC) et la mise en œuvre de nouvelles orientations ministérielles sont sur la planche de travail depuis deux ans. D’ailleurs, des déléguéEs des instances de représentation de la partie communautaire (dont la coordonnatrice du ROCL) y ont été actifs pendant pratiquement un an et demi.
« Mais comme on avait l’impression que nos travaux n’aboutissaient nulle part, que le MSSS voulait nous amener quelque part où l’on ne voulait pas aller et qu’il ne dévoilait pas grand chose de ses intentions, la partie communautaire a demandé à changer les modalités de travail afin de travailler à partir d’un document concret, d’une première ébauche d’orientations ministérielles, pour ensuite aller vers une consultation large de nos membres. Pour toute réponse, le MSSS a complètement modifié les modalités de travail, en créant un comité d’écriture ultra secret, et en fantasmant sur un processus de consultation qui s’apparente pratiquement à une commission parlementaire ! » de renchérir Linda Déry, coordonnatrice du ROCL.
En effet, depuis le printemps dernier, le MSSS travaille à l’écriture des orientations ministérielles concernant le financement à la mission des 3000 organismes communautaires en santé et services sociaux. Il compte dès cet hiver, aller consulter largement sur le terrain. « Mais quand on dit largement, c’est vraiment largement, beaucoup trop largement selon nous. Que l’on veuille consulter les organismes communautaires et les gestionnaires concernés, cela va de soi. Mais quand on parle d’ouvrir la consultation à monsieur et madame tout le monde, à d’autres instances de type INESSS, fondations, chercheurs de tout acabit, là on ne comprend plus ! » de mentionner la coordonnatrice du ROCL.
Alors les organismes réunis aujourd’hui se questionnent vraiment sur la volonté réelle du MSSS de bien les entendre. « On se sent instrumentaliser, le processus va permettre d’entendre tout et son contraire et à la fin, le MSSS fera ce qu’il veut des résultats tout en se targuant de nous avoir consulté » de poursuivre Stéphanie Gaussirand.
Les organismes réunis aujourd’hui ne comprennent pas que le MSSS fasse fi des instances qu’ils se sont données pour les représenter. Le fait que le document ne soit pas encore disponible malgré l’annonce faite en octobre par le MSSS, et que rien ne soit prévu pour faire un premier travail par leurs instances de représentation avant de descendre à la consultation, en inquiète plusieurs. « Cela limite notre temps d’appropriation collective afin de partager des analyses et d’identifier les enjeux pour l’ensemble du mouvement communautaire en santé et services sociaux » de conclure Stéphanie Gaussirand, présidente du ROCL.
Le ROCL est un large regroupement de 145 organismes communautaires autonomes qui œuvrent dans les Laurentides. Il est l’interlocuteur reconnu pour représenter les organismes communautaires en santé et services sociaux. Certains travaillent pour venir en aide aux familles, aux femmes, aux personnes démunies, aux handicapéEs, aux jeunes, ou encore en défense de droits, en alphabétisation, en consommation, en crédit communautaire et en solidarité internationale. Les organismes portent des valeurs de justice sociale et d’égalité. Leurs approches visent une réappropriation de pouvoir par les personnes afin que chacun et chacune puisse agir comme citoyenNE à part entière. L’écoute, l’entraide, ainsi que des activités d’information et d’éducation populaire sont partie intégrante de leur quotidien.
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