Pour ceux et celles qui me connaissent un peu, vous savez que je ne me contenterai pas des évènements officiels. J’apprécie plusieurs de mes collègues députés, mais je ne pourrais pas participer à une rencontre aussi importante sans me tourner vers les organisations et les gens qui seront de l’autre côté des contrôles de sécurité. Je suis membre du Collectif de la société civile québécoise pour COP21, qui regroupe groupes environnementaux, experts et universitaires, mouvements citoyens, organisations syndicales et autres. J’espère faire résonner leur voix au sein de la communauté internationale.
Au Canada, les attentes sont élevées face au gouvernement. Barack Obama a fait preuve d’un grand courage politique en rejetant Keystone XL. J’espère que Justin Trudeau lui emboitera le pas en donnant du fil à retordre à Transcanada. Quel meilleur moyen de se démarquer d’une décennie d’inaction canadienne face aux changements climatiques ?
Au Québec, le gouvernement Couillard n’a pas de quoi se péter les bretelles. Avant-hier, j’ai entendu le ministre Arcand affirmer devant l’industrie, le plus sérieusement du monde, qu’on pouvait développer la filière hydrocarbure tout en luttant contre les changements climatiques. Il rêve en couleurs... Ou il s’est laissé atteindre par les stratégies du lobby des pétrolières ! Malheureusement, le consensus scientifique affirme clairement qu’il faudra garder enfouie la majeure partie des énergies fossiles pour atteindre nos cibles de réduction des GES.
Les changements climatiques sont le plus grand défi de notre siècle. Je dis bien défi, parce que je refuse de me résigner à l’inaction, de me contenter des décisions incohérentes du gouvernement québécois. L’urgence d’agir pour le climat est une occasion historique de tourner le dos à l’économie pétrolière du siècle dernier.
Le Québec a un grand potentiel et peut compter sur une expertise de calibre mondial. Si nous choisissons d’investir dans le transport collectif, l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables, nous pourrions devenir un leader de la transition énergétique . Notre pays n’est pas encore un pays, mais il peut se démarquer dès maintenant du reste du Canada.
Sortir de l’obsession du marché
Nous avons des propositions pour sortir le Québec du bourbier des hydrocarbures. C’est avec ambition et créativité qu’il faut s’attaquer aux changements climatiques. Québec solidaire est du côté de la science. Soyons réalistes : il faut sortir le Québec du pétrole.
Nous pouvons le faire en créant des dizaines de milliers d’emplois verts partout à travers le Québec. Le développement du transport collectif, l’efficacité énergétique et l’exploitation responsable de nos ressources sont au cœur du plan solidaire. En investissant dans le transport interrégional, collectif et actif, nous pouvons réduire notre dépendance aux énergies fossiles tout en améliorant la qualité de vie des Québécoises et Québécois - et pas seulement en ville. La voiture électrique, loin d’être la réponse à tout, fait partie d’un ensemble de solutions intégré. J’entends souvent les gens dire qu’ils seraient prêts à délaisser leur voiture à essence pour emprunter le transport collectif. Encore faut-il que les réseaux répondent à leurs besoins.
Le Québec doit également miser sur son expertise considérable en matière d’énergies propres. Notre infrastructure hydroélectrique nous donne une longueur d’avance, mais nous pouvons aller plus loin et diversifier notre production énergétique dans le respect des droits des peuples des Premières Nations et après avoir atteint notre plein potentiel d’efficacité énergétique. Qui est mieux placé que notre pays pour faire ce pas de géant vers une économie du 21e siècle ?
La bourse du carbone préconisée par le gouvernement Couillard, dans sa forme actuelle, est une fausse bonne idée : un exercice comptable pour vendre et acheter des droits de polluer sans faire d’efforts concrets pour diminuer nos émissions de GES. C’est l’obsession du marché qui nous a maintenus captifs de l’économie pétrolière. Pour nous rattraper, il faut sortir des fausses solutions du marché.
Votre voix compte
Je ne participe pas seulement à la Conférence de Paris pour faire valoir les idées de Québec solidaire. J’aimerais vous entendre. Le gouvernement Couillard prétendra représenter tous les Québécoises et les Québécois à la Conférence de Paris, mais son gouvernement n’est pas seul à l’Assemblée nationale. J’espère faire valoir la voix de tous ceux et celles qui ne se sentent pas représentés par les libéraux.
J’aimerais vous entendre. Quelle voie devrions-nous emprunter en matière de lutte aux changements climatiques ? Avant mon départ vers Paris, venez prendre une bière le 23 novembre au bar l’Ile Noire, dans ma circonscription de Sainte-Marie-Saint-Jacques. Si vous représentez un organisme qui agit dans le domaine, ou si vous êtes un simple citoyen, que vous y alliez en métro, en vélo ou en covoiturage, il me fera plaisir d’échanger avec vous sur les priorités du Québec.
Si vous ne pouvez pas être des nôtres, je vous invite à échanger avec moi sur Facebook et Twitter le 19 novembre de 18 h 30 à 20 h. Bien entendu, vous pourrez suivre ma participation aux activités entourant la Conférence sur les médias sociaux dès mon départ.